HUITIEME JOUR ; LE 17 OCTOBRE 2019



        Comme hier nous n'avons pas pu visiter au passage les grottes de Phong Nha , il faut ce matin revenir sur nos pas pour les voir , ce qui nous occasionne une boucle supplémentaire de 50 kilomètres ! Pas drôle, car notre étape prévu jusque Hué est déjà assez longue  sans cela. Résultat il faut se lever tôt pour prendre le petit déjeuner à l'ouverture du restaurant , histoire de  pouvoir partir vers 7h00 .Heureusement toute la troupe adhère à cette accélération  de régime sans rechigner , c'est l'avantage de n'être qu'un petit groupe , l'inertie est réduite à sa plus simple expression . En remettant les clefs de la chambre le matin , nous avons la surprise que l'on nous réclame le montant de deux bouteilles d'eau  ,en générale fournie gratuitement par l'hôtel  ,et surtout une petite cuillère . Pour l'eau , pas de problème , je règle tout de suite  car nous les avons consommé effectivement mais pour ce qui est de la petite cuillère ,il est hors de question que nous payons quoi que ce soit. Pour finir l'hôtesse oblige Tchin-tchin à payer 80 000 dongs , soit 3 dollars US !! A l'avenir ,nous compterons les petites cuillères avant de prendre possession de notre chambre !! Qu'on se le dise ! Nous apprendrons par la suite qu'il s'agit d'un hôtel d'état...la messe est dite ! On avait bien remarqué que le personnel était désagréable comme dans un bureau de poste !



            En quittant l'hôtel , nous remontons donc vers le nord par une petite route très circulante et particulièrement défoncée, pour aller aux grottes de Phong Nha . Entre deux averses  , on peut observer de petites maisons, souvent peintes de couleurs vives, nichées parmi les bananiers et les bouquets de bambous .Derrière  , en fond d'écran ,on devine des montagnes couvertes de forêts tropicales, sur le sommet desquelles s’effilochent des nuages de brouillasse . Nous nous arrêtons au bord de rizières où des paysans labourent avec une charrue en bois , trainée par un buffle . Nous voyons un autre de ces bestiaux ,attachés au bout d' un bambou pivotant autour d'un axe vertical , permettant à ce mastodonte de brouter une large surface circulaire sans pouvoir se sauver . Il nous faut pas moins d'une heure pour atteindre le pied de la cordillère Truong Son où se trouvent les fameuses grottes .Quelle déception lorsque nous apprenons que la visite est impossible, car le niveau de la rivière souterraine est trop élevé, pour le passage des sampans que nous devons emprunter, sous les voûtes rocheuses .




           C'est donc avec les pieds de plomb que nous rebroussons chemin , mais comme entre deux le soleil s'est levé ,nous pouvons mieux apprécier les magnifiques paysages qui s'offrent à nous , en particuliers une série de superbes tombes bouddhistes  très colorées, se reflétant dans le miroir des rizières . C'est pas mal et surtout très photogénique . Dès que nous atteignons Dong Hoï ,nous reprenons notre descente vers le sud en direction de Hué, distante de 200 km . Comme hier nous laissons la Mer de Chine à gauche, pour suivre la cordillère Truong Son qui barre l'horizon à l'ouest . Nous nous octroyons un arrêt photo pour assister au bain de boue  des buffles : Tchin-tchin nous explique que c'est pour se protéger des insectes et peut être du soleil qui est revenu en force depuis tout à l'heure. Un peu plus loin sur la gauche, c'est une ligne de hautes dunes de sable blanc, qui attire notre attention tant elles se découpent sur le bleu du ciel et sur l'ocre de l'eau des marais . Un vent violent en ondule la surface et fait  s'incliner  les haies de roseaux sur notre passage comme un salut bouddhique .Nous voyons aussi des vergers dont les arbres sont couverts de petits sachets blancs : nous apprendrons qu'il s'agit de goyaves et que les piquets de bétons couverts de lianes , parfaitement alignés , sont des poivriers .La région est aussi spécialisée dans la production de papayers que  nous reconnaissons avec leurs gros fruits verts accrochés sur  la partie supérieure du tronc et leurs longues feuilles tombantes .Nous longeons également un élevage de canards arborant quatre énormes meules de paille construites  en forme de huttes autour d'un mat central .



            Vers 10h00 nous prenons une petite route à droite pour aller visiter le tunnel de Vinh Moc ,abris creusés par les Vietnamien du Nord pour se protéger des bombardements américains qui sévirent à partir de 1965 .Il s'agissait d'un réseau de 3 km de galeries possédant trois niveaux de profondeur  : 12 mètres , 18 mètres où logeaient des familles de civils et des soldats , à 22 mètres  c'était pour les munitions . La descente est difficile car la galerie est d'à peine 1,80 m de hauteur et les marches sont hautes et glissantes .Tchin-tchin nous montrent de petites cavités d'à peine 4 mètres carrés qui correspondaient à des habitations . La vie sous terre dura ainsi de 1966 à 1968 . Des  dizaines d'enfants y sont nés . Il y avait  même un hôpital  souterrain . En suivant une des six galeries principales ,nous débouchons sur la plage de la Mer de Chine . De petites embarcations de pêcheurs amenaient les vivres et les munitions nécessaire au 1700 personnes qui vivaient ici . En face à une vingtaine de kilomètres au large se trouve l'île de Conco d'où les Vietcongs épiés les bateaux américains depuis le sommet d'une montagne haute de 80 mètres .




            Nous reprenons ensuite les voitures pour aller jusqu'au  fameux 17  ème parallèle qui servit de frontière entre le Nord et le Sud du Vietnam à partir de 1954 , après la défaite des  Français . Celui-ci est matérialiser par le fleuve  Ben Hai et le pont Hien Luong , une immense construction métallique de 178 mètres de long , servait de passage entre le monde communiste et le monde libre . Des centaines de Vietnamiens du Nord essayèrent de traverser avec plus ou moins de succès . Dans l'autre sens,  un seul Vietnamien demanda à rejoindre le nord . Il s'agissait d'un universitaire communiste qui finit sa vie dans les camps de concentration de l'oncle Ho ! Triste ironie du sort ! Entre 1954 et 1965 les Américains ne fournirent qu'une assistance technique et des armes à l'armée du Sud-Vietnam .  C'est seulement à partir de 1965 que l'armée américaine est arrivé  pour rester jusqu'en 1973 . Côté nord  ,nous voyons un énorme monument commémoratif et la maison qui abritait les représentants, de l'ONU chargés de surveiller l'absence de violation des accords de Genève . On traverse à pieds ce pont  tristement célèbre pour arriver en zone sud et voir à droite la maison où était hébergée la garnison charger de surveiller la frontière puis nous passons devant le mémorial sud-vietnamien .Il parait que ce conflit coûta la vie à 3 millions de Vietnamiens , pour la plupart du  nord : ils sont enterrés un peu plus loin, de façon anonyme, car les combattants du nord devaient se débarrasser de tous leurs papiers avant de partir pour le front . Ainsi ils pouvaient se faire passer pour des sud-vietnamiens . C'est comme cela qu'ils firent pour vaincre le sud en rompant la trêve de trois jours  lors de la fête du Têt . Non seulement ils massacrèrent les soldats du sud désarmés pour la fête mais aussi la population civile .



       












       Nous  partons ensuite manger à Dong Ha dans une taule très typique mais particulièrement crade : comme d'habitude , on a droit à la tranche de thon blanc , au liseron d'eau  bouilli , à l'omelette , au poulet coupé en petits morceaux , à la poitrine de porc grillé et bien sûr au riz  , avec et toujours la sauce au piment et  celle au soja . Pour le dessert Tchin-tchin nous emmène chez une  marchande juvénile , pour goûter sur le trottoir , assis sur des mini-tabourets , trois spécialités locales : il s'agit de crèmes à base de lait de  coco , de haricots rouges , de tapioca , de l'agar-agar et de jus de goyave .Ce n'est que moyennement goûteux mais ça a le mérite de  fournir une  note sucrée en fin de repas .



           













       Nous reprenons notre descente plein sud vers 14h00 sous un magnifique soleil  . Après une heure de route, nous quittons la nationale pour aller voir un village spécialisé dans la fabrication de céramiques . Nous commençons par boire un café à l'auberge du coin puis nous partons pour une  grande balade à pieds à travers le village qui permet  enfin de voir de prés les maisons des autochtones : petites et très colorées , elles sont toutes  dotées d'une terrasse couverte sous laquelle pend souvent un hamac .Elles sont équipées d'un petit bassin à la fois décoratif , où poussent des lotus ,et aussi servant à éteindre un éventuel début d'incendie . Sur un pied d'un mètre de hauteur , on remarque une boite décorées de motifs et ouverte sur la façade . Il s'agit d'un petit autel rempli d'offrandes et de baguettes d'encens qui fument nonchalamment . Au  détour d'un virage on tombe sur une maison de potier : il s'agit de céramiques anciennes , la production étant arrêtée depuis une centaine d'années d'après Tchin-tchin et depuis 1968 d'après le propriétaire : il s'agit de poteries utilitaires : des plats , des marmites pour la cuisson du riz , des théières , de petits pots à chaux pour les chiques de bétel ,des jarres de conservation d'aliments divers et des bouilloires pour la préparation des infusions médicinales . Nous voyons le mortier où il préparait la glaise , le tour et aussi le four à bois . La balade sur ces petits chemins pavés parmi les bananiers , les figuiers aux feuilles géantes et les bouquets de bambous est très agréable , même si par moment la moiteur et la chaleur sont un peu incommodantes .




          











                 Cette fois nous reprenons les véhicules pour finir les trente dernières bornes de l'étape afin d' atteindre Hué  vers 17h00 . On voit tout de suite que nous sommes dans  une grande ville , à en juger par la circulation importante et les grandes artères qui longent la Rivière des Parfums . Il s'agit de l'ancienne capitale de la  dynastie des N'guyen dont le dernier Empereur se réfugia à Paris en 1945 .A l'entrée nous longeons la citadelle dont nous voyons les portes fortifiées et le bâtiment central . A peine  sommes-nous installés à l'hôtel Huong Giang Resort que nous devons aller chez les voisins pour prendre un bain , notre piscine  étant complétement détruite ! Après une petite heure de repos à la chambre nous descendons ville pour voir un peu à quoi ressemble Hué le soir et pour trouver une taule sympa pour manger .



Commentaires

  1. Je ne savais pas que t'as payé l'eau à l'hôtel de Quang Binh. Habituellement, les 2 bouteilles d'eau dans la salle de bain sont gratuites, mais l eau dans le frigo est à payer. Je ne sais pas si tu t'es trompé. Car j'ai déjà payé une fois ta grande bouteille d'eau consommé à l'hôtel de Cua Lo quand j'y suis rentré pour rendre la clé de la chambre que tu as oubliée.

    RépondreSupprimer
  2. Mais en tout cas l'histoire de la petite cuillère de café était vraiment ridicule

    RépondreSupprimer
  3. En ce qui concerne la grotte de Phong Nha, j'ai déjà téléphoné la veille aux gestion du site pour demander l'heure de fermeture. Ils ont repondu que c'est fermé sans me signaler que la grotte était inondée. Encore une fois un fonctionnaire ridicule.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés