



Comme hier nous n'avons pas pu visiter au passage les
grottes de Phong Nha , il faut ce matin revenir sur nos pas pour
les voir , ce qui nous occasionne une boucle supplémentaire de 50
kilomètres ! Pas drôle, car notre étape prévu jusque Hué est déjà
assez longue sans cela. Résultat il faut se lever tôt pour
prendre le petit déjeuner à l'ouverture du restaurant , histoire
de pouvoir partir vers 7h00 .Heureusement toute la troupe adhère
à cette accélération de régime sans rechigner , c'est l'avantage
de n'être qu'un petit groupe , l'inertie est réduite à sa plus
simple expression . En remettant les clefs de la chambre le matin
, nous avons la surprise que l'on nous réclame le montant de deux
bouteilles d'eau ,en générale fournie gratuitement par l'hôtel
,et surtout une petite cuillère . Pour l'eau , pas de problème ,
je règle tout de suite car nous les avons consommé effectivement
mais pour ce qui est de la petite cuillère ,il est hors de
question que nous payons quoi que ce soit. Pour finir l'hôtesse
oblige Tchin-tchin à payer 80 000 dongs , soit 3 dollars US !! A
l'avenir ,nous compterons les petites cuillères avant de prendre
possession de notre chambre !! Qu'on se le dise ! Nous apprendrons
par la suite qu'il s'agit d'un hôtel d'état...la messe est dite !
On avait bien remarqué que le personnel était désagréable comme
dans un bureau de poste !




En quittant l'hôtel , nous remontons donc vers le
nord par une petite route très circulante et particulièrement
défoncée, pour aller aux grottes de Phong Nha . Entre deux
averses
, on peut observer de petites maisons, souvent peintes de couleurs
vives, nichées parmi les bananiers et les bouquets de bambous
.Derrière , en fond d'écran ,on devine des montagnes couvertes de
forêts tropicales, sur le sommet desquelles s’effilochent des
nuages de brouillasse . Nous nous arrêtons au bord de rizières où
des paysans labourent avec une charrue en bois , trainée par un
buffle . Nous voyons un autre de ces bestiaux ,attachés au bout d'
un bambou pivotant autour d'un axe vertical , permettant à ce
mastodonte de brouter une large surface circulaire sans pouvoir se
sauver . Il nous faut pas moins d'une heure pour atteindre le pied
de la cordillère Truong Son où se trouvent les fameuses grottes
.Quelle déception lorsque nous apprenons que la visite est
impossible, car le niveau de la rivière souterraine est trop
élevé, pour le passage des sampans que nous devons emprunter, sous
les voûtes rocheuses .




C'est donc avec les pieds de plomb que nous
rebroussons chemin , mais comme entre deux le soleil s'est levé
,nous pouvons mieux apprécier les magnifiques paysages qui
s'offrent à nous , en particuliers une série de superbes tombes
bouddhistes très colorées, se reflétant dans le miroir des
rizières . C'est pas mal et surtout très photogénique . Dès que
nous atteignons Dong Hoï ,nous reprenons notre descente vers le
sud en direction de Hué, distante de 200 km . Comme hier nous
laissons la Mer de Chine à gauche, pour suivre la cordillère
Truong Son qui barre l'horizon à l'ouest . Nous nous octroyons un
arrêt photo pour assister au bain de boue des buffles :
Tchin-tchin nous explique que c'est pour se protéger des insectes
et peut être du soleil qui est revenu en force depuis tout à
l'heure. Un peu plus loin
sur la gauche, c'est une ligne de hautes dunes de sable blanc, qui
attire notre attention tant elles se découpent sur le bleu du ciel
et sur l'ocre de l'eau des marais . Un vent violent en ondule la
surface et fait s'incliner les haies de roseaux sur notre
passage
comme un salut bouddhique .Nous voyons aussi des vergers dont les
arbres sont couverts de petits sachets blancs : nous apprendrons
qu'il s'agit de goyaves et que les piquets de bétons couverts de
lianes , parfaitement alignés , sont des poivriers .La région est
aussi spécialisée dans la production de papayers que nous
reconnaissons avec leurs gros fruits verts accrochés sur la
partie supérieure du tronc et leurs longues feuilles tombantes
.Nous longeons également un élevage de canards arborant quatre énormes
meules de paille construites en forme de huttes autour d'un mat central
.




Vers 10h00 nous prenons une petite route à droite
pour aller visiter le tunnel de Vinh Moc ,abris creusés par les
Vietnamien du Nord pour se protéger des bombardements américains
qui sévirent à partir de 1965 .Il s'agissait d'un réseau de 3 km
de galeries possédant trois niveaux de profondeur : 12 mètres , 18
mètres où logeaient des familles de civils et des soldats , à 22 mètres c'était pour
les munitions . La descente est difficile car la galerie est d'à
peine 1,80 m de hauteur et les marches sont hautes et glissantes
.Tchin-tchin nous montrent de petites cavités d'à peine 4 mètres
carrés qui correspondaient à des habitations . La vie sous terre
dura ainsi de 1966 à 1968 . Des dizaines d'enfants y sont nés . Il y avait même un
hôpital souterrain . En suivant une des six galeries principales ,nous
débouchons sur la plage de la Mer de Chine . De petites
embarcations de pêcheurs amenaient les vivres et les munitions
nécessaire au 1700 personnes qui vivaient ici . En face à une
vingtaine de kilomètres au large se trouve l'île de Conco d'où les
Vietcongs épiés les bateaux américains depuis le sommet d'une
montagne haute de 80 mètres .




Nous reprenons ensuite les voitures pour aller
jusqu'au fameux 17 ème parallèle qui servit de frontière entre
le Nord et le Sud du Vietnam à partir de 1954 , après la défaite
des Français . Celui-ci est matérialiser par le fleuve Ben Hai
et le pont Hien Luong , une immense construction métallique de 178
mètres de long , servait de passage entre le monde communiste et le
monde libre . Des centaines de Vietnamiens du Nord essayèrent de
traverser avec plus ou moins de succès . Dans l'autre sens, un seul
Vietnamien demanda à rejoindre le nord . Il s'agissait d'un
universitaire communiste qui finit sa vie dans les camps de
concentration de l'oncle Ho ! Triste ironie du sort ! Entre 1954 et 1965 les Américains ne
fournirent qu'une assistance technique et des armes à l'armée du
Sud-Vietnam . C'est seulement à partir de 1965 que l'armée américaine est arrivé pour
rester jusqu'en 1973 . Côté nord ,nous voyons un énorme monument
commémoratif et la maison qui abritait les représentants, de l'ONU
chargés de surveiller l'absence de violation des accords de Genève
. On traverse à pieds ce pont tristement célèbre pour arriver en
zone sud et voir à droite la maison où était hébergée la garnison
charger de surveiller la frontière puis nous passons devant le
mémorial sud-vietnamien .Il parait que ce conflit coûta la vie à 3
millions de Vietnamiens , pour la plupart du nord : ils
sont enterrés un peu plus loin, de façon anonyme, car les
combattants du nord devaient se débarrasser de tous leurs papiers
avant de partir pour le front . Ainsi ils pouvaient se faire
passer pour des sud-vietnamiens . C'est comme cela qu'ils firent
pour vaincre le sud en rompant la trêve de trois jours lors de la fête
du Têt . Non seulement ils massacrèrent les soldats du sud désarmés pour la fête mais aussi la population civile .





Nous partons ensuite manger à Dong Ha dans une taule
très typique mais particulièrement crade : comme d'habitude , on a droit
à la tranche de thon blanc , au liseron d'eau bouilli , à
l'omelette , au poulet coupé en petits morceaux , à la poitrine de
porc grillé et bien sûr au riz , avec et toujours la sauce au
piment et celle au soja . Pour le dessert Tchin-tchin nous
emmène chez une marchande juvénile , pour goûter sur le trottoir
, assis sur des mini-tabourets , trois spécialités locales : il
s'agit de crèmes à base de lait de coco , de haricots rouges , de
tapioca , de l'agar-agar et de jus de goyave .Ce n'est que
moyennement goûteux mais ça a le mérite de fournir une note
sucrée en fin de repas .





Nous reprenons notre descente plein sud vers 14h00
sous un magnifique soleil . Après une heure de route, nous
quittons la nationale pour aller voir un village spécialisé dans
la fabrication de céramiques . Nous commençons par boire un café à
l'auberge du coin puis nous partons pour une grande balade à
pieds à travers le village qui permet enfin de voir de prés les
maisons des autochtones : petites et très colorées , elles sont
toutes dotées
d'une terrasse couverte sous laquelle pend souvent un hamac .Elles
sont équipées d'un petit bassin à la fois décoratif , où poussent
des lotus ,et aussi servant à éteindre un éventuel début
d'incendie . Sur un pied d'un mètre de hauteur , on remarque une
boite décorées de motifs et ouverte sur la façade . Il s'agit d'un
petit autel rempli d'offrandes et de baguettes d'encens qui fument
nonchalamment . Au détour d'un virage on tombe sur une maison de
potier : il s'agit de céramiques anciennes , la production étant
arrêtée depuis une centaine d'années d'après Tchin-tchin et depuis
1968 d'après le propriétaire : il s'agit de poteries utilitaires :
des plats , des marmites pour la cuisson du riz , des théières ,
de petits pots à chaux pour les chiques de bétel ,des jarres de
conservation d'aliments divers et des bouilloires pour la
préparation des infusions médicinales . Nous voyons le mortier où
il préparait la glaise , le tour et aussi le four à bois . La balade sur
ces petits
chemins pavés parmi les bananiers , les figuiers aux feuilles
géantes et les bouquets de bambous est très agréable , même si par
moment la moiteur et la chaleur sont un peu incommodantes .




Cette fois nous reprenons les véhicules pour finir
les trente dernières bornes de l'étape afin d' atteindre Hué vers
17h00 . On voit tout de suite que nous sommes
dans une grande ville , à en juger par la circulation
importante et les grandes artères qui longent la Rivière des
Parfums . Il s'agit de l'ancienne capitale de la dynastie des
N'guyen dont le dernier Empereur se réfugia à Paris en 1945 .A
l'entrée nous longeons la citadelle dont nous voyons les portes
fortifiées et le bâtiment central . A peine sommes-nous installés
à l'hôtel Huong Giang Resort que nous devons aller chez les voisins
pour prendre un bain , notre piscine étant complétement détruite ! Après une petite heure de repos à la chambre nous descendons ville pour voir un peu à quoi ressemble Hué le soir et pour trouver une taule sympa pour manger .
Je ne savais pas que t'as payé l'eau à l'hôtel de Quang Binh. Habituellement, les 2 bouteilles d'eau dans la salle de bain sont gratuites, mais l eau dans le frigo est à payer. Je ne sais pas si tu t'es trompé. Car j'ai déjà payé une fois ta grande bouteille d'eau consommé à l'hôtel de Cua Lo quand j'y suis rentré pour rendre la clé de la chambre que tu as oubliée.
RépondreSupprimerMais en tout cas l'histoire de la petite cuillère de café était vraiment ridicule
RépondreSupprimerEn ce qui concerne la grotte de Phong Nha, j'ai déjà téléphoné la veille aux gestion du site pour demander l'heure de fermeture. Ils ont repondu que c'est fermé sans me signaler que la grotte était inondée. Encore une fois un fonctionnaire ridicule.
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