SOIXANTE ET UNIEME JOUR : LE 9 DECEMBRE 2019





       Ce matin nous quittons Bagan ,définitivement  cette fois. Une bien jolie étape dans notre périple de trois semaines en Birmanie d'une part grâce à notre inoubliable survol en montgolfière de cette mer de pagodes rosie à souhait par le soleil levant et d'autre part par la visite de ces petits villages perdus à la périphérie de l'ancienne capitale où toute la vie tourne autour de la cacahuète . Même si les  trois principaux temples que nous avons visité , Shwe Si Gon , Ananda et surtout Dhamma Ya Zi sont d'une grande beauté , ils ne peuvent en rien rivaliser avec les vestiges Khmers du Cambodge , comme on a pu l'écrire . Il est vrai  qu'ici nous sommes en présence de vestiges plus anciens , pour la plupart datant du XI ème siècle mais nous ne retrouvons à aucun endroit de sculptures ni de bas reliefs aussi fin qu'à Angkor Vat ou à la Citadelle des Femmes . Comme notre avion décolle vers 8h30 , il faut quitter l'hôtel à 7h00 et donc se lever encore une fois très tôt vers 5h00 . Nous devons en priorité nous occuper de la répartition du poids des bagages , chaque valise ne devant pas dépasser 15 kilos avant d'aller au petit déjeuner , en espérant que celui-la passe bien . Vers 6h30 , en traversant le jardin pour regagner la chambre , Dominique aperçoit les premières montgolfières passer au dessus de nos têtes . Aussitôt je cours chercher l'appareil photo à la chambre puis  je me dépêche de sortir de l'hôtel pour trouver un premier plan de pagodes avec le vol de ballon au dessus . Ce n'est pas facile et pour finir le résultat est très moyen à cause du contre jour !





            Comme convenu , nous retrouvons Zaw à la réception vers 7h00, accompagné de son binôme de choc, qui s'occupe aussitôt du chargement des bagages dans la soute du bus . Il nous faut  ensuite un petit quart d'heure pour atteindre l'aéroport de Bagan qui tient d'avantage d'un aérodrome de campagne . Les bâtiments se résument à un hangar avec un bureau "arrival" et un autre "départure"  . Zaw , comme d'habitude ,nous conduit par la main jusqu'à l'enregistrement où nous constatons qu'une de nos valises atteint 17 kg , mais malgré tout, elle est acceptée quand même . Dans la foulée nous passons la police où Christian se fait saisir son briquet . Il n'y a plus qu'à aller attendre une heure dans une salle d'attente dont les vitres n'ont certainement pas vu une goutte d'eau ni un coup de chiffon depuis des années ! Pour finir nous décollons à 8h30 comme prévu ,à bord d'un bimoteurs à hélices de type ATR72 de la compagnie KBZ , pour nous rendre à l'aéroport de Heho,  prés de Pindaya . Dès que nous prenons un peu d'altitude ,nous nous mettons à survoler la forêt d'où des centaines de pagodes sortent la tête, une véritable petite piqure de rappel de notre vol en montgolfière d'avant hier. Dommage que les hublots soient sales et ne permettent pas de tirer des photos . Bien que nous n'ayons que 50 minutes de vol , les hôtesses nous servent  malgré tout une petite collation .
















            Au bout d'une demi heure , nous amorçons la descente . La région a l'air beaucoup plus montagneuse et couverte de forêts : il parait que c'est d'ici que vient la laque récupérée sur les laquiers .Pour finir nous atterrissons comme prévu vers 9h30 . Ici ce n'est pas la peine de chercher le tapis roulant , les valises sont apportées à la main puis étalées devant la porte du hangar . Notre chauffeur , armé d'une affiche portant le nom du groupe , nous conduit vers un petit fourgon qui se révèle un peu juste pour 9 passagers , le chauffeur et les bagages . Une fois que nous sommes parvenus à tous caser à bord , nous prenons la route des grottes de Pindaya . Il faut d 'abord traverser Hého puis nous nous enfonçons dans une plaine très sèche où nous voyons des cultures de fèves sous forme de tonnelles alternant avec  des champs de colza . Sur le bord de la route des autochtones agitent des drapeaux bouddhistes pour collecter des fonds  en vue certainement de la construction d'une nouvelle pagode ! C'est vrai qu'il en manque encore un peu !! Plus loin ce sont des champs de maïs tout secs où paissent les vaches qui alternent avec des plantations de tournesol . C'est joli de voir le patchwork des cultures tapisser les nombreuses collines qui ondulent sur notre gauche .On voit aussi des champs de blé ou de seigle par moment . Beaucoup de poinsétia forment de gros bouquets , exhibant leurs feuilles vertes et rouges dans les bas côtés . Les parcelles labourées forment de jolis carrés ocres dans le damiers des cultures . On croise  de nombreux troupeaux de vaches  qui nous paraissent plus important que dans le nord du pays. Des massifs d'agaves tachent de bleu les talus . Apparemment le pays Shan est très sauvage car nous voyons peu de villages le long de notre route . D'après Zaw  ce sont les Danu , une ethnie minoritaire qui habitent dans le secteur  .Maintenant que nous commençons à grimper plus sérieusement nous constatons que certains coteaux sont couvert de vergers de manguiers .


















            Vers 10h30 nous arrivons aux grottes de Pindaya après avoir contourné le lac et le village éponymes .Après nous être déchaussés ,nous empruntons un ascenseur  pour atteindre l'entrée de la caverne. Là ,nous nous mettons à circuler d'une salle à l'autre , grimpant un escalier par ici ,  nous enfonçant dans un étroit corridor tortueux   par là  ,pour découvrir les huit mille Bouddhas posés un peu partout du pied  de la paroi rocheuse jusqu'à la voûte , et même  tout là-haut entre les stalactites . Les bouddhas plus modestes sont en mortier de ciment ,peint en doré , mais il y a aussi des donateurs plus fortunés qui en déposent en bronze , en marbre et même en jade . Nous voyons  des plaques de bienfaiteurs d'origine Belge ,Hollandaise , Américaine et même Neozélandaise . Zaw nous   raconte la légende  concernant la grotte : dans le village il y avait sept soeurs qui en se promenant, ont découvert la grotte dans laquelle elles se retrouvèrent enfermées , une grosse araignée ayant tissé sa toile à l'entrée . Un prince charmant vint tuer la méchante araignée, libéra les sept soeurs et épousa la cadette : Pindaya veut dire le tueur d'araignée . Nous comprenons mieux la décoration très kitch de l'entrée de la grotte avec une énorme araignée dotée de grandes dents menacée par un vaillant guerrier muni d'un arc et de flèches ! Une vraie entrée de "train fantôme" sur les fêtes foraines !



            Nous reprenons notre minibus sur quelques kilomètres pour aller visiter un atelier où on fabrique du papier  et des ombrelles . Des jeunes filles font bouillir de l'écorce de murier pendant huit heures pour obtenir une pâte qu'elles malaxent ensuite en la battant au maillet de bois . Ensuite elles étalent sur un linge tendu dans un cadre en bambou, un mélange de cette pâte et d'eau ,sur lequel elles déposent des feuilles d'arbres et des pétales de fleurs colorés . Il n'y a plus qu'à soulever délicatement le cadre afin que l'eau s'écoule , laissant sur le tissu juste un film de pâte ; il n'y a plus qu'à faire sécher au soleil . Une fois sec ,on décolle la feuille de papier , assez épaisse ,du fond du cadre . C'est ce papier  qui sert à faire les ombrelles . Il est imperméabilisé en lui appliquant trois couches de mazout pour obtenir un effet perlant . Nous assistons ensuite à la taille du pommeau et des différents autre éléments mécaniques de l'ombrelle : elles sont sculptées à l'aide d'un tour bricolé avec une ficelle et une pédale en bambou . On utilise du bois de catalpa , un petit arbre à grosses feuilles qui pousse ici et qui a le mérite de ne pas se fendre . Les baleines sont taillées dans l'épaisseur de gros bambous . Dominique ne résiste pas à l'envie d'acheter du papier et une ombrelle pour 9 000 kiaps  , soit 6 dollars !  Zaw nous emmène ensuite dans un troquet  dont la terrasse donne sur le lac : comme digestivement ce n'est pas encore byzance , nous nous orientons vers un cordon bleu , servi avec des french fries  , une valeur sure !






            Après midi nous prenons la route de Kalaw ,située à une soixantaine de bornes à l'Est où nous devons faire étape . Nous commençons par contourner le lac de Pindaya entouré de ficus gigantesques avec des branches qui partent horizontalement sur au moins vingt à vingt cinq mètres de part et d'autre du tronc , donnant une ombre formidable .Après un petit arrêt photo , histoire de tirer le portrait de ces géants ,nous partons à l'assaut d'une enfilade de petites collines couvertes de cultures variées , constituant un magnifique patchwork . Nous ne tardons pas arrêter à nouveau pour admirer cette campagne sympathique et faire quelques clichés de ce damier descendant d' une énorme colline sur laquelle les autochtones sont entrain de construire une très haute pagode . Un peu plus loin c'est la récolte du gingembre qui attire notre attention ; un groupe de paysannes creusent la terre à la houx pour en sortir le précieux rhizome . Ensuite se sont des hommes accroupies, qui nettoient les racines , les débarrassent des tiges avant de les placer dans de grands paniers . Le paysage est si agréable que nous ne voyons pas le temps passer et nous sommes tout surpris lorsque Zaw  annonce notre arrivée à  Kalaw . A 16h00 nous prenons possession de nos chambres à l'hôtel Dream Mountain . Vastes et joliment tapissées de bois, elles ont un petit côté chalet qui convient parfaitement au climat de montagne, qui nous a surpris dès la descente de l'avion à Hohé , ce matin . Il faut dire que nous sommes sur un haut plateau qui oscille autour de 1300 mètres d'altitude et ça se sent . Notre premier soucis est d'ailleurs de mettre la clim en mode chauffage grâce à l'aide de Christian .Comme çà ne marche pas , je bricole un radiateur à air chaud avec le sèche-cheveux dont nous complétons l'efficacité en faisant chauffer en continue la bouilloire . Côté salle e bain je remplis la baignoire et le lavabo d'eau chaude , ce qui nous fourni un radiateur supplémentaire .En moins d'une demi-heure la situation devient d'autant plus acceptable que nous nous  réchauffons le bout du nez en buvant un café tout en s'occupant des photos et en tapant le blog . Nous continuons l'opération réchauffage des troupes en goûtant le vin blanc de la région du lac Inlé , la seule région de Birmanie où l'on cultive la vigne .en guise d'apéro en tête à tête .Il s'agit d'un Aythaya 2017 , cépage sauvignon , shiraz et chenin blanc . Il se révèle léger ,  il manque de corps et un peu court en bouche , mais malgré tout acceptable. Puis nous allons casser la croûte au resto de l'hôtel où nous trouvons pas mal de groupes de touristes et notamment des français . Isabelle et Gérard sont d'autant plus étonnés qu'ils n'ont vu aucun touriste au marché de Kalaw et qu'ils s'y sentaient en immersion totale parmi les Birmans .


























Commentaires

  1. À la vôtre ! À boire avec modération, mais cela peut réchauffer l’intérieur s’il fait un peu frais. Je pense que vous serez rassasié de pagodes et de bouddhas. À votre retour ils vont vous manquer........

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