TRENTE QUATRIEME JOUR : LE 12 NOVEMBRE 2019

















    Aujourd'hui c'est relâche ,car nous doublons l'étape dans l'île de Khong . Cela tombe bien , car avec Dominique nous sommes victime d'une bonne crève , un programme de visite allégé nous conviendra très bien . Hier d'ailleurs , pendant la baignade Dominique s'est octroyée une sieste d'au moins deux heures  ! Don Khong , comme on dit ici , fait parti d'un archipel de 4000 îles ,sur le Mékong qui peut atteindre 10 km de large pendant la mousson . Il y a des îles permanentes appelée "Don" qui sont habitées et des îles intermittentes , qui ne sortent de l'eau qu'à la saison sèche, ne servant que de pâturages pour le bétail et aussi  de terres de culture . Khong avec ses 18 km du nord au sud et ses 8 km de large est la plus grande de l'archipel  . Ce matin , il pleut encore ! Nous prenons le petit déjeuner sur une terrasse largement ouverte sur le fleuve . La brouillasse qui flotte par endroit au dessus du Mékong transforment toutes les touffes et tous les bosquets éparpillés sur le fleuve  ,en une armée d'ombres fantasmagoriques . C'est à la fois paisible et inquiétant  dans le silence du matin. On voit déjà l'ombre chinoise de petites pirogues de pêcheurs circuler parmi les récifs .






            Ce matin  ,c'est sous une fine pluie  que nous partons de l'hôtel en pirogue à moteur , pour aller visiter l'île de Khone ,située à deux heures de bateau en aval sur le Mékong . Nous ne tardons passer à passer sous l'immense pont que nous avons emprunter hier pour arriver dans l'île de Khong . En longeant la berge pendant un moment ,nous pouvons tirer le portrait de belles maisons traditionnelles sur pilotis, nichées dans les bananiers ,sans être gêné par les secousses de la voiture comme d'habitude . Nous passons également à proximité de petites pirogues creusées dans un tronc ,sur lesquels des pêcheurs debout lancent inlassablement leur filet . Des familles entières circulent  déjà sur le fleuve avec les femmes couvertes de chapeau conique . Par endroit notre pilote gagne le large pour éviter un rocher ou des hauts fonds . Plus en aval , il semble se rapprocher d'un chenal balisé par de grosses bornes de bétons, car il y a des rapides qui bouillonnent sur les côtés . Partout le lit est encombré comme  par de grosses mottes de terre qui se serait détachées de la berge argileuse , emportant avec elle un ou deux buissons , voir  même de petits arbres. Certaines ont grossit en bloquant des troncs ou des branches dérivant dans le courant , ou en accrochant des dépôts limoneux . Une fois que nous avons épuisé les curiosités à voir et à photographier , la navigation commence à devenir monotone, voir même pesante ; aussi nous sommes content lorsque le pilote se met à longer la rive Don Det, une petite île d'à peine 2 km de long ,tout en réduisant le régime du moteur . Nous sommes surpris de voir qu'il y a beaucoup de petits bungalows construits sur les berges . Ki nous explique que cette île accueille beaucoup de jeunes routards qui peuvent se loger pour 5 dollars US la nuit . C'est rudimentaire bien sur : une cabane en planches , des hamacs et pour les sanitaires , c'est le Mékong qui sert à tout ! Beaucoup de jeunes laossiens fréquentent également ces lieux , vraisemblablement pour la dop  ,du fait qu'ils ont été chassés de Vang  Vieng par les autorités !




            A peine accostés , nous nous mettons à traverser le village en suivant les rues pleines de flaques de boue rouge . Ki nous montre l'ancien bureau de douane , l'école où nous allons voir les classes dépourvues d'enseignants où les enfants jouent et braillent à travers tout . Ils n'ont pas l'air d'y faire grand chose de constructif et un bref regard sur les cahiers et les livres nous révèlent qu'il y a un gros décalage entre l'age des élèves et le faible niveau des connaissances affichées . Enfin , ils ont de belles chemises blanches et semblent bien s'amuser ...! Nous  finissons par arriver au Pont des Français , un pont de chemin de fer qui relie Don Det et Don Khone .A la fin du XIX ème siècle les Français voulaient pouvoir remonter le Mékong avec des canonnières . Malheureusement il y avait les chutes réputées infranchissables . C'est pour cela qu'ils construisirent un chemin de fer à travers les deux îles ,sur lequel on hissait les bateaux pour contourner l'obstacle ! Pour cela ,ils firent venir 500 Vietnamiens , plus courageux que les Laossiens dont la réputation de fainéantise n'est plus à faire : c'est pour cela que les colons disaient : "les Vietnamiens plantent le riz , les Cambodgiens le regardent pousser et les Laossiens l'écoutent pousser !!" Puis Ki nous montre la locomotive à vapeur qui est encore exposée sous un hangar . Le pont servit jusqu'en 1940 pour les trains allant de Phnom Penh au Cambodge à Vang Vieng au Laos .
















            Nous louons ensuite des vélos caddies  pour aller voir les chutes de Li Phi  . Absolument pas adaptés à nos tailles d'Européens , nous éprouvons quelques difficultés à rouler avec les genoux dans le menton . Et puis il faut éviter les énormes flaques d'eau , les plages de boue et  les gros cailloux .Cela nous permet de voir de prés de belles rizières aux milles nuances de jaune car elles sont à maturités maintenant , des troupeaux de buffles et de vaches ,et même des chèvres . Quelques kilomètres plus loin nous abandonnons les vélos sous bonne garde, pour emprunter un petit pont de bois branlant ,et ensuite un sentier sinueux qui nous mène à un premier belvédère. De là ,nous découvrons un panorama à 180 degrés ,montrant des dizaines et des dizaines de chutes d'eau , plus ou moins importantes qui écument à merveille parmi les rochers , les  champs d'éboulis , les falaises et aussi au beau milieu de la végétation  . C'est vraiment très joli, même si ce n'est pas grandiose .Au dessus des plus grosses, s'élèvent un nuage d'embruns  . Pendant que Gérard se lance dans une série de traversées en tyrolienne , nous continuons notre petit sentier qui longe la falaise dominant les flots impétueux . Par moments , le rideau d'arbre s'interrompt pour nous laisser accéder au bord du précipice . Plus bas en aval , le Li Phi s'enfonce dans un étroit canyon : c'est superbe de voir le ruban d'écume  bien blanche se glisser entre les hautes parois rocheuses . En bas du sentier ,on peut accéder à une petite plage de sable blanc où l'on pourrait se baigner , loin des bouillonnements de la rivière .






            Nous récupérons nos tristes montures , pour revenir sur nos pas , jusqu'à une cantine recommandée par Ka  . Nous nous installons sur une terrasse plantée au dessus du fleuve, pour manger des gambas préparées à l'ail et au beurre . Le résultat n'étant pas concluant du tout , Ki nous explique qu'il ne faut jamais manger de fruits de mer au Laos car c'est un pays sans débouché maritime ! Nous reprenons nos vélos pour rejoindre directement l'embarcadère cette fois . Comme il faudrait 3 heures pour rentrer en bateau en remontant le courant , Ki décide de faire venir nos 4x4  au niveau d'un débarcadère situé à vingt minutes de bateau en amont d'ici .



















            Effectivement la remontée du courant fait peiner le moteur ; en plus le pilote est souvent obligé de changer de cap pour se mettre à l'abrite d'un îlot ou pour éviter des rapides et des tourbillons . Heureusement que nous avons opter pour le retour en voiture ! Nous finissons par débarquer sur une plage de limon aux pieds de maisons sur pilotis ; nous sommes à Banacasang . En remontant la rue principale du village nous voyons un coiffeur au travail , un marchand de cercueils décorés de galons dorés , un bazar où l'on vend de tout et même une banque où nous changeons 100 dollars US en 882 000 kips . Il ne nous reste plus qu'à rentrer à l'hôtel pour goûter à nouveau au plaisir de nager au dessus du Mékong dans la piscine à débordement .

         Ce soir  nous prenons notre troisième apéro des vacances  chez le taulier voisin de l'hôtel où nous avons déjà casser la croûte deux fois , alors ça crée des liens ! Et puis , il se trouve qu'en plus il est le chauffeur d'Isabelle et Gérard  , alors nous n'avons aucun scrupule à avoir  et nous débarquons avec nos bouteilles . Au contraire ,il est content de nous voir   puisqu'il vient même trinquer avec nous . Encore une fois nous mangeons très correctement pour 5 dollars US par personne . C'est vraiment une excellente adresse !









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