Aujourd'hui nous quittons Battambang en grimpant vers
le nord ouest en direction de Siem Réap situé de l'autre côté du
lac Tonlé Sap .C'est la quatrième ville du Cambodge en nombre
d'habitants . Encore un pas de plus vers le "must" du voyage , on
y arrive , depuis huit jours que nous avons quitter le Vietnam ,
nous sommes en haleine , le grand jour c'est pour demain ! Angkor
! Comme hier le petit déjeuner a trainé en longueur , pour ce
matin , Ka a pris ses précautions en ne fixant notre rendez vous qu'à
8h00 . Il faut s'adapter au rythme langoureux du Cambodge et puis
nous n'avons en principe que quatre heures de route au programme .




Dès la sortie de Battambang ,nous reprenons la
nationale 5 , l'axe majeur du Cambodge qui va de Phnom Penh à la
frontière thaïlandaise . Il sera bientôt doublé par un train à
grande vitesse unissant les deux capitales Bangkok et Phnom Penh ,
financé par les Chinois ou les Japonais .Actuellement il existe
une voie ferrée traditionnelle que nous voyons courir sur notre
gauche ; elle sert essentiellement pour les marchandises , les
voyageurs la boudant parce qu'il faut 36 heures pour parcourir 800
km . Il n'y a que deux lignes de chemin de fer dans tout le
Cambodge . Beaucoup de tronçons de la nationale sont en travaux ,
ce qui perturbe notre vitesse et aussi le confort à bord , surtout
quand on essaie de taper sur l'ordinateur ! Dans le nuage de
poussière , sur le bas côté , des autochtones vendent du riz
gluant sucré et mélangé au lait de coco : il est présenté dans
un tronçon de bambou fendu dont on écarte les morceaux comme
lorsque l'on mange une banane . Le riz gluant peut parfois être
parfumé avec des graines de soja . Comme la veille la plaine est
peuplé essentiellement de rizières dont l'étendue d'un vert tendre
est juste rompue par des haies de bananiers , les cocotiers
préférant jouer les solitaires , dressant leur haut plumeau au
beau milieu des cultures . A un moment donné nous voyons un groupe
d'ouvriers utiliser une sorte de wagon sans paroi , comme le"train
de bambou" d'hier pour se rendre sur leur chantier. Ka me confirme
bien que les autochtones utilisent encore la voie ferrée des
khmers rouges à des fins privés .




Au bout d'une heure et demi de tape-cul sur un
chantier ininterrompu depuis Battambang, nous quittons la
nationale 5 pour prendre à droite une petite route de traverse
,beaucoup plus confortable, qui doit nous permettre de rattraper
la nationale 6 . L'avantage de ces voies secondaires est de mieux s'approcher des petits villages, peuplés de jolies maisons sur
pilotis . Nous croisons plusieurs marchands transportant
d'énormes jarres en céramique sur leur charrette tirée par un
motoculteur . Vu leur taille , elles doivent peser une tonne...
! Elles servent à stocker l'eau utilisée pour la boisson une fois bouillie . Ce sont ces
jarres que nous voyons entreposées sous les maisons sur pilotis,
dans lesquelles les ménagères viennent puiser à l'aide d'une
grande louche, souvent faite d'une coquille de noix de coco au
bout d'un bambou .Au Cambodge , l'eau courante n'existe qu'au
centre des grandes villes . Nous traversons maintenant des
rizières inondées , offrant un superbe miroir aux cocotiers
et aux bananiers voisins .Quelques touffes de riz oubliées en
rompent la monotonie . Nous voyons aussi quelques petits troupeaux
de vaches blanches complètement décharnées ; Ka explique qu'elles
sont squelettiques parce qu'ici elles ne servent pas à la
production laitière mais à travailler la terre . De plus avec la
chaleur et le peu de nourriture dont elles disposent , elles ne
peuvent pas être grosses .Le peu de lait que consomme les
cambodgiens vient de l'étranger et il est vendu dans les
supermarchés des grandes villes mais jamais sur les marchés
paysans qui assurent l'essentiel de la distribution alimentaire .





Nous nous arrêtons dans une ferme spécialisée dans la
production de soie qui date de 1992 .En effet l'artisanat n'a
repris que récemment . Comme nous connaissons déjà les différentes
étapes de productions et qu'il n'y a pas de guide francophone ,
nous nous contentons de regarder les métiers à tisser et aussi les
différents motifs produits en fonction des ethnies comme les
Rattanaki partis dans la forêt pour fuir le génocide perpétré par
les Khmers rouges . A chaque jour de la semaine , il correspond une
couleur le vert foncé pour le mardi , le vert clair le mercredi
,l'orange le lundi et le lie de vin le samedi . Dans le magasin , nous découvrons les tissus d'ameublement comme pour la literie ou les rideaux de fenêtres , de superbes robes et une collection de foulards redoutable, à
laquelle nous ne résistons pas . Pour finir avec Annie et
Christian nous nous faisons plaisir en nous en achetant un chacun
.





Après un quart d'heure de route ,nous nous arrêtons
dans une cantine pour touriste où on nous installe dans une
paillote au milieu des bananiers .Comme nous sommes victime de
l'oubli d'un plat , il faut se contenter d'un demi repas . Vu la
chaleur et notre surcharge pondérale , cela ne peut que nous faire
du bien . Nous reprenons la route en direction du lac Tonlé Sap
où nous devons aller voir un village de pêcheurs appelé Kampong Phluk. Dès que nous
quittons les dernières maisons de la ville , nous empruntons une
piste d'argile où nos 4x4 soulève une poussière pas possible . En
fait nous roulons sur une digue de terre qui court le long d'une
rivière . De ce fait nous dominons de part et d'autre le damier
des rizières qui nous offrent un joli camaïeu de verts ,étant
donné leurs différents degrés de maturité . Par contre plus nous
avançons , plus les rizières sont inondées . Ka nous explique
qu'ici à la saison des pluie tout est recouvert d'eau , même la
digue . Parvenus au bout de celle-ci , la piste s'enfonce dans
l'eau . C'est pour cela que nous voyons des centaines de scooter
stationnés sous un toit de tôles : ce sont ceux des pêcheurs qui
ne peuvent plus rentrer chez eux avec . Là , nous embarquons à
bord d'une grande pirogue à moteur qui remonte aussitôt la rivière
: en fait celle-ci n'est autre qu'un affluent du Tonlé Sap . Il
parait que les eaux du Mékong , lorsqu'il est en crue ,
refoulent dans la rivière Tonlé Sap au niveau de son confluent ,
devant le Palais Royal à Phnom Penh pour remonter jusqu'ici dans
le lac éponyme : celui-ci se met alors à déborder, augmentant sa
longueur et sa largeur de 10 km , comme on l'a vue à Battambang il
y a deux jours . Très vite nous nous retrouvons entre deux rangées
de maisons en bois , peintes de couleurs vives , perchées aux
sommets d'immenses et fins pilotis qui leur donnent un aspect
d'insecte à grandes pattes . Il faut grimper trois ou quatre
volées de marches pour parvenir à la terrasse supérieure . Dans
les nombreux croisillons de l'échafaudage de dessous la maison ,
les pêcheurs rangent tout un tas de matériel : des filets , des
nasses à poissons , des casiers à crustacés et aussi de quoi
réparer leur pirogue. Dotée d'un moteur , elles aussi sont peintes
de couleurs très vives . Le village est vraiment superbe . On ne
sait plus où donner de la tête avec nos appareils photos . Nous
passons devant la mairie , puis devant une pagode à droite , une
église à gauche , et même un restaurant . A la sortie du village
nous entrons dans ce que l'on appelle "la forêt inondée" , véritable
mangrove intermittente car à la saison sèche , c'est à dire entre
février et avril le sol est complètement sec mais mieux vaut ne
pas s'y aventurer car c'est le domaine des pythons et des cobras
!! En remontant le chenal jusqu'au bout ,nous atteignons le lac
proprement dit dont on ne voit pas la rive d'en face ,distante de
30 à 40 kilomètres . Nous faisons une petite escale dans une ferme
d'élevage de crocodiles où l'on peut acheter des steaks ,des
peaux , des chaussures et des sacs à main en crocodile . Au retour
nous voyons une barque décorée de magnifiques dessins qui est
destinée à la Fête de l'Eau d'après Ka .




En rentrant sur Siem Réap , nous nous arrêtons à
l'une des entrées du site d'Angkor pour acheter les badges équipés
d'une photo d'identité pour la visite du site de demain matin
prévue à 5h00 !! Puis nous allons à l'hôtel Central Boutique où nous
piquons aussitôt une tête dans la plus grande des deux piscines dont
l'eau fraiche a un effet salvateur après cette chaude après midi . Un
petit coup de blog et il est l'heure de se pointer au restaurant de
l'hôtel étant donné que nous avons la flemme d'aller plus loin .
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