TRENTE TROISIEME JOUR : LE 11 NOVEMBRE 2019




       Une date bien triste pour nous Européens , et si gaie pour les Cambodgiens , le premier des trois jours de la Fête de l'Eau ,survenant après un dimanche intercalaire avec la Fête de l'Indépendance . Quant à nous , on ne pas oublier les 20 millions de victimes de la  Première Guerre Mondiale , même si cela remonte à plus d'un siècle car nous avons tous entendu parler nos grands parents de ces années d'horreur avec un trémolo dans la gorge . Mieux vos penser à la joie des poilus épargnés par la"grande faucheuse" qui entendirent sonner , du fin fond de leur tranchée, le clairon de la paix le 11 novembre 1918 à 11 h00 !






























            Comme depuis quelques jours déjà , ce matin nous devons partir une fois de plus de bonne heure, vers 7h00 ,car nous avons 250 bornes à avaler avant de passer la frontière laossienne . Ka s'est déjà mis en relation avec notre guide du Laos qui doit nous réceptionner au bureau des douanes  de son pays vers 11h00 .Ce matin , c'est la panique à l'hôtel lorsque nous descendons vers 6h30 comme prévu pour prendre notre petit déjeuner ; le personnel se réveille tout juste et à l'air surpris par notre intrusion . En plus , ils ont perdu nos commandes de la veille ! On assiste alors à une agitation complétement stérile ; pendant qu'un garçon sert un café ici , un jus de fruit là , un autre vient avec une assiette de toasts puis repart  avec en cuisine . Quant à la serveuse , elle trébuche avec une omelette à la main . Résultat il faut prés de trois quart d'heure pour que tout le monde puisse manger ! Un dernier aperçu de la nonchalance cambodgienne , mais toujours avec un large sourire qui a l'art de faire retomber la pression chez les Européens impatients que nous sommes ! Pendant que nous mangeons , nous entendons la pluie tambouriner sur les tôles du toit du restaurant : apparemment les Dieux ont entendu les prières des Cambodgiens pour ce premier jour de la Fête de l'Eau !!




















            Comme prévu vers 7h30 nous prenons la direction du nord en empruntant la nationale 7 que nous avons  déjà prise hier, mais en sens inverse cette fois . Pour garder un souvenir de ce grand axe routier qui relie la capitale au Laos , nous nous arrêtons en route pour prendre en photo de l'une de ses bornes kilométriques .Nous profitons de la monotonie de la route pour faire le bilan de ces deux semaines passées au Cambodge et nous nous rendons compte que sur les deux mille kilomètres parcourus nous n'avons pas vu de beauté géographique à tomber par terre : nous avons traversé de long en large un pays tout plat ,écrasé par la chaleur, avec souvent des ciels nuageux .Par contre la gentillesse , la douceur et le sourire quasi permanent des Cambodgiennes et des Cambodgiens nous ont conquis . La côte sud s'est révélée très moyenne , même si nous avons apprécié l'étape de Mui Né pour la plage  et les immenses dunes ,Sihanoukville pour ses îles et Kep pour ses crabes ! Nous avons particulièrement apprécié les villages flottants de Kampong Luong et sur pilotis de Kampong Phluk que nous avons eu la chance de découvrir au  couchant . Coté sites archéologiques , il va sans dire que le Cambodge recèle une mine de joyaux architecturaux plus beaux les uns que les autres : dans notre top cinq nous mettons Angkor Wat , Banteay Srey (la Citadelle des Femmes) , Ta Prohm , le Bayon et Préah Vihear. Il faut dire aussi que c'est grâce aux connaissances et au sens de l'organisation de Ka , notre guide , que nous avons pu voir et apprécié ,à leur juste valeur, autant de curiosités du Cambodge . Encore une fois , un grand merci Monsieur Ka ! Merci aussi à nos chauffeurs pour leur efficacité , leur prévenance et leur ponctualité .
















            Vers 9h00 nous arrivons dans la région de Streng Trong . A partir de maintenant nous continuons notre progression plein nord par un tronçon de la nationale 7 que nous ne connaissons pas encore . Nous ne tardons pas à emprunter un grand pont qui enjambe le Tonlé Kong ,un affluent du Mékong qui parait aussi gros que lui . Plus nous rapprochons de la frontière , plus la route devient mauvaise avec de petites portions de piste en terre où nos 4x4 soulèvent des nuages de poussière malgré la pluie . Par moment la frappe du blog sur l'ordi devient très sportive avec un clavier qui court de gauche à droite ou qui saute de plus de 20 centimètres .Les fautes de frappe se multiplient et elles ne sont pas faciles à corriger avec un curseur qui saute sans arrêt au beau milieu du texte . C'est un coup à attraper le mal de mer !! Nous arrivons maintenant dans une zone où la piste devient continue et se transforme en une interminable tôle ondulée. Lorsque le nuage de poussière se dissipe un peu nous devinons des plantations de bananiers à perte de vue de part et d'autre de la chaussée . De grands pylônes à hautes tensions montrent que la région possède plusieurs barrages hydro-électrique construits sur des affluents du Mékong . Ici aussi nous voyons encore des alignements de maisons neuves destinées aux militaires en voie de reconversion en paysans ; dans  ce secteur elles sont d'avantage occupées que celles vues les deux jours précédents .



            Les chauffeurs ont vraiment  bien taillé la route car nous arrivons au poste frontière cambodgien vers 10h30. Sur les conseils de Ka , nous présentons nos passeports dans un premier guichet , puis un autre douanier nous réclame deux dollars US par personne dans un second  ,avant de rendre notre passeport décoré d'un tampon supplémentaire . Après avoir repris  les voitures pour parcourir le no-man's-land entre les deux pays , Ka nous dit : "ch'est ichi qu'on fait  gros bisou  et photo famille, les amis français ! Je souhaite à vous bonne fin de vo-iache !" Et nous embauchons aussitôt Ki , notre nouveau guide laossien , venu nous serrer la main  pour nous tirer le portrait. Une fois nos adieux faits aux chauffeurs , Ki nous montre le guichet où nous devons présenter nos passeports pour l'obtention du visa laossien moyennant 30 dollars US par personne , une  photo numérisée et une empreinte digitale de la main droite . Comme un peu partout dans le monde je crois , les douaniers laossiens se montrent très désagréables et essaient même de soutirer deux dollars supplémentaires à Gérard qui passait premier. Suite à une petite intervention de Ki , le douanier véreux , laisse tomber  la demande  d'un bakchich ! Nous profitons d'une proposition de change de la part d'un particulier pour faire notre première transaction au Laos , un dollar US étant égal à 8800 kils .





























            Une fois que nous avons tous notre visa  en poche,  nous avançons nos valises jusqu'à nos nouvelles voitures , des Toyota Fortuner , flambant neufs . Nous faisons aussi connaissance avec nos nouveaux chauffeurs et Ki nous emmène immédiatement visiter les chutes de Khone Phaphong  ,toutes proches de la frontière .Il faut faire 5 à 600 mètres à pieds  depuis le parking ,pour arriver à un belvédère dominant les sauts du Mékong ,d'une vingtaines de mètres de hauteur , un obstacle naturel qui empêcha les colons français de remonter le fleuve jusqu'en Chine comme ils l'espéraient ! D'après Ki nous avons la chance de les voir en saison sèche car pendant la mousson on ne voit plus les chutes mais un simple rapide , les rochers étant cachés sous la masse d'eau . Des nuages d'écume en masquent le pieds . Leurs leurs grandes largeurs ,  leur forme en fer à cheval , leur nombre , leur cadre de nature leur donnent un sacré caché . Classées parmi les plus importantes chutes de cette région du monde , on les a baptisé " Niagarra du Sud Est Asiatique" . Comme nous n'avons pas encore tiré beaucoup de photos aujourd'hui , là nous nous lâchons à grands coups de zoom .
            Après ce sympathique premier contact avec  le Laos , nous prenons la direction de l'île de Khong , située au milieu du Mékong . En route , nous traversons un damier de rizières avec beaucoup plus de parcelles qui tirent sur le jaune que le vert ; ici le riz est à maturité car nous voyons des paysans battre les épis mécaniquement et mettre les grains en sacs . Nous voyons aussi quelques beaux spécimen de maisons sur pilotis  ,souvent entourées de bananiers et  cocotiers . Ici au Laos les vaches  sont rousses et  plus grasses avec de gros pies , rien à voir avec les squelettes ambulants du Cambodge . Nous empruntons maintenant un grand pont qui nous amène dans l'île après avoir traversé un bras du fleuve . Ki nous emmène  alors dans une petite taule , dont les pilotis de la terrasse sont plantés dans le Mékong , vue imprenable garantie ! On voit  même l'eau du fleuve dix mètres plus bas, dans les espaces entre les planches , c'est tout dire!! Nous mangeons du poissons cuit dans du lait de coco avec des légumes , le tout servi avec un bol de riz , of course ! C'est excellent et pas cher car nous nous en sortons pour 10 dollars US par couple , boissons comprises ! Comme nous sommes à 100 mètres de l'hôtel , Ki nous invite à y aller à pieds  dès que nous avons bu notre café . Par chance nous héritons d'une chambre d'où nous voyons le Mékong depuis notre fenêtre . Après une bonne heure de repos-blog-photos nous nous retrouvons dans la superbe piscine à débordement de l'hôtel qui domine le Mékong . Bien qu'un peu froide , elle est agréable car nous avons l'impression de nous baigner dans le fleuve, tout en regardant les pêcheurs lancer inlassablement leur filet debout dans leur pirogue . Comme nous avons très bien manger à la cantine voisine de l'hôtel , d'un commun accord nous décidons d'y retourner ce soir et nous avons tout à fait raison car nous sommes encore mieux servis que ce midi .








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