TRENTE SIXIEME JOUR : LE 14 NOVEMBRE 2019

la nouvelle copine à Christian : il parait qu'il l'a choisi pour son ratelier
et ses lobes d'oreilles














        Aujourd'hui nous avons une grosse journée devant nous car nous devons nous rendre à Ventiane , la capitale du Laos . Pour cela il faut continuer notre remontée vers le nord à travers le Plateau de Boloven , haut plateau de plus de 1400 mètres d'altitude , pour atteindre Pakse : le nom de Pakse viendrait des Français , signifiant l'union des deux parties d'un village séparées par la Sédon , affluent du Mékong . Là , nous devons faire nos adieux à Ki et son équipe de quatre chauffeurs , puis prendre l'avion en fin de journée . Un doute  plane encore dans notre petite communauté quant au poids autorisé pour les bagages : pour finir ,nous nous en tenons à ce qui avait été dit au départ , c'est à dire 20 kg pour la grosse valise et 7 kg pour le bagage à main . Et puis, si ça ne va pas, on payera la surtaxe ! Une fois arrivés dans la capitale , il faudra faire connaissance avec notre nouveau guide qui nous accompagnera jusqu'à la fin du Laos et avec nos quatre nouveaux chauffeurs . On est pas couché ...!



            Malgré le comprimé de Néocodion offert par Jean Marie hier soir pour préserver le sommeil de Dominique , j'arrive à me réveiller suffisamment tôt pour aller voir le lever de soleil sur le Mékong : un joli spectacle que j'essaie de mettre en boite depuis la piscine de l'hôtel . Le silence ouaté du matin en décuple le plaisir visuel ; il est juste interrompu  l'espace d'un instant par le passage d'une barque de pêcheur. C'est grandiose ! Vers 7h00 nous nous retrouvons pour le petit déjeuner dans la superbe salle de restaurant qui domine le fleuve encore divinement éclairé par une chaude lumière matinale . La qualité du buffet n'a rien à envier à celle des chambre . Pendant le repas un grand papillon  , superbement décoré de motifs colorés ,vient pomper goulument le jus d'un fruit de la passion dans l'assiette d'Isabelle pour notre plus grand plaisir . Encore une rafale de photos à classer , la journée commence fort depuis le lever de soleil de ce matin !


















            Une fois la check out régler , nous partons vers 8h00 pour faire une boucle de deux cent cinquante kilomètres afin de découvrir le plateau de Boloven et ses magnifiques chutes d'eau étant donné que nous avons toute la journée devant nous .Nous empruntons une route privée, payante ,financée par des sociétés laossiennes car l'état n'en a pas les moyens .Pas étonnant que la chaussée soit en parfait état !!  Nous sommes à peine à 100 bornes du Vietnam d'après Ki . Après une demi-heure de route nous franchissons le Mékong en empruntant un grand pont suspendu appelé "Pont des Japonnais" datant de l'année 2000 . Une fois sur la rive Est du Mékong nous entrons dans Pakse , troisième ville du Laos après Ventiane et Savannhaket .Nous  y changeons des dollars US à un taux intéressant 9 000 kips pour 1 dollar US avant de reprendre la route en direction du Vietnam . Depuis un moment les bas-côtés sont peuplés d'étales d'artisans spécialisés dans la vannerie . Notre curiosité a tôt fait de nous obliger à arrêter pour admirer la finesse de leur travail ; ils confectionnent entre autres des cages à poule , des balais ,des berceaux , de grands paniers , des nasses attachées au bout d'un bambou permettant d'attraper les poissons sur le bord des rivière . Dominique finit par craquer sur une jolie petit panier à riz , finement décorée d'un motif géométrique et dotée de pieds , comme on nous en apporte sur la table au restaurant, pour le maintenir au chaud grâce à son couvercle . Dans la foulée , Dominique continue ses emplettes par l'achat d'une louche, qui servait autrefois de verre à boire , fabriquée à partir d'une noix de coco ; chaque achat coûte 15 000 kips soit 1,5 euros ! La ruine ! Et cela a le mérite de faire vivre les autochtones !  Un peu plus loin , ce sont des fabricants de couteaux et de machettes qui exposent leur travail . Sans nous en rendre compte , nous commençons à prendre de l'altitude tant la route est un véritable billard .



            Nous arrêtons maintenant dans une plantation de thé . Le café et le thé ont été introduit par les colons français à l'époque du Protectorat ; il n'existait pas avant le XIX ème siècle . Les propriétaires de ces plantations sont repartis en Europe mais ont laissé les Vietnamiens venu travailler ici . Ki nous explique que le thé blanc , très cher, correspond à la dernière feuille qui est encore roulées sur elle-même  . Les deux feuilles suivantes donneront le thé vert ,jaune ,rouge ou noir suivant le degrés de séchage et de torréfaction sur une tôle avec du feu de bois en dessous pendant une heure , puis trois heures au four . Nous avançons ensuite à travers la plantation où les pieds sont petits et trapus , rien à voir avec ceux du Vietnam qui arrivaient aux épaules des cueilleuses ..






            A peine dix bornes plus loin , nous allons voir Tad Faine une immense chute d'eau de 120 m de hauteur qui plonge depuis le sommet d'une falaise jusqu'au fond d'une étroite et sombre vallée , au beau milieu de la végétation tropicale , en deux interminables colonnes d'eau d'un blanc immaculé . Nous reprenons les 4x4 sur quelques kilomètres à peine , pour  nous enfoncer dans un petit chemin caillouteux parmi les bananiers afin d'aller voir une seconde chute  , nommée Tad Gneuang : ici il faut descendre un sentier puis un escalier très raide pour avoir une vue complète de cette magnifique chute qui se divise en deux avant de tomber dans un bassin de réception, une quarantaine de mètres plus bas , provoquant des bouillonnements d'écume indescriptibles et  soulevant un nuage d'embruns . Une brumisation bien agréable après le bain de sueur dégagé par l'effort de la descente de tant de marches . En reprenant notre route nous commençons à voir des plantations de café  car nous sommes  déjà à 110 0 mètres . D'après Ki le Robusta pousse à partir de 600 mètres d'altitude tandis que l'Arabica c'est seulement au dessus de 900 mètres .Les Laossiens ont appris à faire de la qualité en ne cueillant les grains qu'une fois rouge et en évitant de les faire sécher directement par terre où ils perdent une partie de leur arôme .Maintenant ils le font sécher en hauteur sur des clayettes de bambou , c'est pour ça que le café laossien est devenu le meilleur du monde ! On nous avait déjà sorti ce refrain au Panama lors de la Panam et aussi au Vietnam , tout récemment  !!




            Depuis un moment nous roulons entre deux  haies couvertes de fleurs jaunes qui ressemblent à des marguerites . On voit aussi beaucoup de champs de choux chinois qui  d'après Ki sont vendu à Danang au Vietnam . Avec l'altitude le thermomètre ne dépasse pas 23 degrés : on voit d'ailleurs qu'ici les maisons ne sont plus ouverte à tous vent mais ont bien leurs volets  clos . Ki nous trouve une sympathique cantine nichée au milieu d'un jardin débordant de fleurs , surtout des bougainvilliers de toutes beautés . Nous y mangeons du canard à l'orange qui se fait un peu attendre mais nous savons bien que nous sommes au Laos , "le pays où l'on écoute le riz pousser "! En sortant de table vers 14h00 , nous vérifions nos billets d'avion sur le smartphone de Ki : en fait nous décollons à 17h45 et non à 19h00 comme il nous avait dit la première fois , ce qui fait qu'il nous reste deux heures  à peine pour dégommer les 120 km de route de montagne jusqu'à Pakse . Nous laissons donc tomber la visite d'un village et celle d'une chute d'eau supplémentaire pour arriver à l'aéroport à temps! Dès que nous reprenons la route nous traversons des plantations de manioc à perte de vue et toutes les charrettes tirées par les motoculteurs sue nous croisons , sont remplies de  grosses racines  couvertes de terre , rangées comme en fagots . Un peu plus bas lorsque nous commençons à perdre de l'altitude, nous nous retrouvons au beau milieu  des hévéas dont les plantations occupent les deux côtés de la route .

















            Pour finir nous arrivons deux heures avant le décollage . Il ne reste plus qu'à se présenter à l'embarquement , histoire de voir si les bagages passent l'épreuve de la pesée avant de faire nos adieux à Ki  et aux chauffeurs . Reste à passer l'immigration , histoire de récupérer un nouveau tampon sur le passeport , puis la police : là , les bagages à main sont refusés suite à l'épreuve des rayons X  , tout ça à cause d'une paire de ciseaux et d'un coupe-ongle . Il faut alors retourner à l'embarquement , puis retrouver notre valise dans le wagonnet afin d'y mettre nos objets    contondants ....! Nous décollons vers 18h15 avec une demi -heure de retard à bord d'un bi-moteur à hélices qui met 1h15 pour arriver à Ventiane . A peine avons nous récupéré nos valises que nous faisons connaissance avec notre nouveau guide dont je n'ai pas mémorisé le nom dans le tumulte de l'arrivée . Heureusement que Ventiane est une petite capitale d'à peine 700 000 habitants où la circulation est très fluide , ce qiui fait que nous arrivons à l'hôtel relativement tôt . Dès que nous avons pris possession de nos chambre et que nous  nous sommes délestés de nos valises , nous allons casser la croûte au resto de l'hôtel . Malheureusement pour nous nous nous retrouvons dans une salle où il y a un cours de danse d'un côté et où  le taulière reçoit ses copines de l'autre  côté ! Dur , dur d'avoir la tête farcie par la musique d'un côté e et les éclats de voix de l'autre après une journée chargée malgré tout !








           

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