TRENTE HUITIEME JOUR : LE 16 NOVEMBRE 2019
Aujourd'hui nous continuons notre remontée plein nord du Laos en direction de Vang Vieng ,distante de 150 km de la capitale .Comme nous devons y faire une balade en barque,sur la rivière Nam Song , en fin d'après midi de préférence pour avoir les couleurs du couchant , Sun nous conseille de partir relativement tôt vers 8h00 . Depuis notre sacrifice de sommeil d' Angkor , nous sommes rodés , même si ici la motivation est moindre . Comme hier , nous avons droit à un bon petit déjeuner , ce qui modère sérieusement notre premier jugement sur l'hôtel Mandala . Pour finir , c'est un établissement correct pour une capitale . Sa proximité du centre ville et du Mékong ainsi que le calme qui y règne compensent largement l'aspect vieillot des chambres de cette ancienne maison coloniale qui a encore un certain charme .
En quittant l'hôtel nous repassons aussitôt devant la pagode du Pilier de la Ville ,puis nous remontons l'avenue principale avec en ligne de mire l'Arc de Triomphe . Pour une capitale , nous nous heurtons à très peu de circulation . Non seulement , il y a peu de voitures et encore moins de scooters , mais aussi la conduite est plus cool : nous sommes aux antipodes du Vietnam ! On voit tout de suite que nous circulons dans une petite capitale de 700 000 habitants pour un pays d'à peine 7 millions d'âmes ! D'ailleurs en continuant notre sortie de la ville nous ne rencontrons qu'un seul grand building de verre et d'acier , donc rien à voir avec les autres mégalopoles des pays émergents que nous avons pu traverser . Dès que nous quittons les derniers faubourgs nous retrouvons le chapelet habituel 'étales installés sur les bas cotés de la route : on y vend beaucoup de paniers en bambous , d'ustensiles de cuisine en fer blanc et énormément de régimes de banane où s'intercalent quelques cageots de fruits du dragon .
A peine une demi heure après le départ nous prenons une route secondaire qui a le mérite de traverser les villages : les barbecues commencent à fumer un peu partout , parmi les pyramides d'oranges ou d'ananas , de mangues , de patates douces ou de racines de manioc . Nous ne tardons pas arrêter devant un grand champs où une cinquantaine de paysannes coiffées de chapeau conique s'activent à moissonner , la faucille à la main .Elle coupent des bouquets d'épis qu'elles déposent en petits tas sur les chaumes pour qu'il sèche au soleil et à l'abri de l'humidité de la rizière . Elles coupent les tiges à leur partie supérieure , ne gardant que seulement le long épi de grain qu'il faudra battre une fois sec . Les chaume restant dans la rizière sont très long et doivent nécessitait une seconde coupe pour récolter la paille de riz . D'après Sun dans cette région du Laos on fait deux récoltes de riz par an . SI elles sont aussi nombreuses dans le même champs ,c'est parce que les paysans pratiquent l'entraide lors de la moisson : on prête ses bras moyennant le repas du midi et un peu de thé entre deux . Cela rend le travail moins fatiguant et surtout moins monotone en discutant . A peine avons nous repris les 4x4 que c'est un corbillard qui attire notre attention ; ici on utlise le plateau d'un petit camion décoré de guirlandes de dentelles blanches . A coté ,nous voyons une superbe collection de pagodons plus flashy les uns que les autres , qui servent de monument funéraires .Ils ont la forme de nos boites à lettre sur pied de La Poste avec un chapeau pointu et une petite étagère devant pour les offrandes et les bâtons d'encens .
A une dizaine de kilomètres plus loin , nous prenons une petite route à gauche pour aller visiter une mine de sel : ici on a capter une source d'eau salée en creusant jusqu'à la nappe profonde de 100 mètres . L'eau ainsi pompée est ensuite portée à ébullition sur un feu de sciure de bois . Les ouvriers travaillent sept jours sur sept . Il faut 24 heures de travail pour produire une tonne de sel qui est vendu 10 dollars US . Un peu plus loin dans un grand hangar le sel finit de sécher tout en étant désinfecté . Il est est ensuite conditionné en sachets pour la vente dans un troisième bâtiment . C'est bien la première fois que je vois une telle usine de production de sel à partir d'eau qui ne soit pas celle de la mer .
Lors de la traversée d'un village , nous arrêtons devant le chapiteau dressé pour un mariage ; c'est impressionnant de voir cette mer de tables , entourées de chaises décorées d'un gros noeud rose dans le dos . Les bières sont déjà servies malgré les 30 degrés à l'ombre ; ce n'est pas grave , au Laos on boit la bière avec des glaçons ! A l'entrée il y a deux troncs , un pour les cadeaux , l'autre pour payer son repas . Chaque invité , même les proches paient leur repas .Après avoir mangé et bu surtout , on écarte les tables pour danser au son de la musique d'un orchestre mais il est aussi de bon ton de prendre le micro pour se lancer dans un karaoké . Comme au Cambodge il peut y avoir jusque 1500 convives , la famille au sens large et elles sont grandes , les amis, les gens du village et aussi des invités surprises , pour quoi pas , du moment qu'il crache au bassinet ,100 à 200 000 kips par personne !
Vers 16h15 nous partons pour faire notre fameuse balade en barque sur la Nam Song .Pour cela nous montons dans la benne d'une camionnette afin de nous remonter en amont sur 5 km .Arrivés sur la plage de galets , nous comprenons que nous sommes victime d'un quiproquo , surtout lorsque le chauffeur nous montre nos kayaks . Il faut donc retourner à l'hôtel pour cette fois grimper dans une barque à moteur à raison d'une par couple . La balade tourne vite à la course de vitesse , au milieu des vagues levées par les autres embarcations . Je peux à peine sortir l'appareil photo du sac à dos tant nous prenons des paquets de mer . En cinq minutes je suis trempé de la tête aux pieds .Nous sommes très déçus car la végétation gène souvent la vue sur les reliefs karstiques qui se découpent à contre jour sur le ciel orangé . En trente minutes l'affaire est dans le sac . Un vrai manège de fête foraine ! Le plus sympathique dans l'histoire est de voir deux troupeaux de buffles aux bains ; dans la pénombre ils sont difficiles à voir car il n'y a que le sommet de leur crane et leur paire de cornes qui dépassent au dessus de l'eau . Après une heure de repos à la chambre à se battre avec la wifi pour envoyer le blog , nous partons en ville à la recherche d'une taule pour casser la croûte . Au bout d'une balade infructueuse jusqu'au bout de la rue principale nous revenons sur nos pas pour manger à proximité de l'hôtel dans un resto correcte pour une fois où l'on n'a pas peur de manger une salade et une pizza sans avoir des suites explosives .
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