TRENTE DEUXIEME JOUR : LE 10 NOVEMBRE 2019
Dès que nous quittons le parking , nous traversons un petit village déjà envahi par des cohortes d'autochtones chargés de paniers ; il faut dire que c'est le marché dominical .A peine avons quitté les dernières maisons que nous nous mettons à traverser , comme hier en fin d'étape , une plaine en friche : depuis l’insurrection khmer rouge les cultures ont été abandonnées et donc depuis 1979 la nature a repris ses droits . C'est le domaine des herbes folles et des petits arbres chétifs éparpillés un peu partout .On voit encore des alignements de maisons neuves destinées aux anciens militaires, en voie de reconversion en paysans . Apparemment elles ont autant de succès que celles d'hier , c'est à dire qu'elles sont toutes vides à quelques exceptions prés .Par endroit la route a souffert et nous avons droit à une portion de piste poussiéreuse où de grandes ornières obligent le chauffeur à slalomer .
Dès que nous sortons de la ville ,nous voyons à droite une grande usine entourée de plantations de cannes à sucre . Ka nous explique que c'est une sucrerie et que les petites maisons en planches , alignées à gauche de la route sont celles des employés , les ouvriers logeant carrément dans l'enceinte même de l'entreprise . Plus loin , c'est le domaine de la forêt avec de petits arbres car celle-ci brûle régulièrement pendant la saison sèche ,car il faut très chaud ici dans le nord du Cambodge à cette période . A cause de cette chaleur beaucoup de maisons traditionnelles sur pilotis sont réduites à un toit et un plancher , les parois étant largement ouvertes par des fenêtres sans vitres ou carrément absentes . Ka nous a expliqué que les autochtones vivaient en dessous , l'étage étant réservé à la chambre des filles . Partout nous voyons le riz récolté , étalé par terre pour sécher au soleil . Les Fêtes de l'Eau sont célébrées pour remercier les dieux afin d'avoir de la pluie mais elles servent aussi à fêter la moisson apparemment . Nous traversons maintenant une zone riche en plantations de manguiers ; les mangues destinées à l'exportation sont ramassées trois fois par semaine et mises dans de gros sacs rouges que nous voyons entassés sur les bas-côtés . .Plus loin ce sont les hautes silhouettes des hévéas qui attirent notre attention ; d'après Ka c'est la deuxième production agricole du Cambodge après le riz .
Vers 11 h00 nous traversons le Mékong au niveau de Streng Trong en empruntant un immense pont , sur lequel nous arrêtons pour les photos . Avec la largeur du fleuve et la lumière blafarde , ce ne sera pas le clichés du siècle ! Les rives sont couvertes de palmeraies . Sous nos pieds une flottille de barques de pêcheurs tirent des bords en tous sens . Le long de la rive d'en face un chapelet de maisons flottantes y sont amarrées. pour faire de l'élevage de poissons . Un peu plus loin en amont ?on aperçoit de petits d'îlots groupés en archipel . Une fois le pont franchi ,nous rattrapons la nationale 7 ,que nous prenons à droite vers le sud . Celle-ci va de Phnom Penh à la frontière du Laos . Nous enfilons une succession de portions de lignes droites, d'une monotonie redoutable , ce qui fait que malgré les chaos de la route, nous finissons par piquer du nez , par moment . Il est vrai que depuis le départ les chauffeurs roulent à un rythme soutenu , ce qui rend impossible toute photo par la fenêtre et donc de motiver à rester éveillés !!
Nous commençons les visites d'après midi par celle de Wat Roka Kandal , une des plus anciennes pagodes du Cambodge ,construite au début du XIX ème siècle . Pour s'y rendre il faut suivre les rives du Mékong qui ont l'air d'être encombrées de bancs de sable . Nichée dans les arbres , elle a des lignes très légères qui lui confèrent une silhouette très élégante, avec sa faîtière recourbée vers le ciel et son fronton décoré de bas-reliefs en bois . A l'intérieur, on peut encore admirer ses hauts piliers de bois ronds et sa charpente sculptée et dorée à l'or fin . Nous y achetons avec Annie et Christian , deux petites sculptures d'Apsara en bois .
Nous reprenons les voitures pour prendre une piste en terre battue très poussiéreuse, le long du Mékong ; celle-ci est bordée de superbes maisons sur pilotis ,nichées parmi des bouquets de bananiers . Certaines ont des faîtières décorées de personnages en céramique et portent la date de leur construction . Arrivée à un embarcadère , nous grimpons à bord de petites pirogues, que leur pilote manoeuvre à la godille, avec beaucoup de dextérité . Nous décrivons alors des ronds dans l'eau du Mékong pour essayer de voir les derniers spécimen de dauphins d'eau douce, de petite taille puis qu'il ne dépassent pas 2,5 mètres de longueur ; ils ont la particularité d'être dépourvu de long nez comme leurs homologues marins . Ils ont été baptisés" Dauphin de l'Irrawaddy" , du nom du fleuve birman . Effectivement au bout de quelques minutes , nous assistons à leur ballet, soufflant un coup à droite ou faisant un saut de carpe à gauche . Ils se révèlent toutefois difficiles à prendre en photo , même en tirant en rafales . C'est plus un spectacle à regarder, sans rester l'oeil rivé derrière l'objectif , tout ça pour avoir un ou deux clichés médiocres de toutes façons !
En revenant sur nos pas pour nous rendre à l'hôtel , nous nous arrêtons d'abord dans une briqueterie artisanale puis dans un élevage d'hirondelles . Nous commençons par observer le bâtiment, construit à neuf , avec pour toutes ouvertures , des rangées de petits trous alignés sur les quatre face . Son propriétaire nous explique qu'une telle installation peut produire 3000 nids qui se vendent 5 à 700 dollars le kilo . Il faut une centaine de nids pour avoir un kilo . Ce sont les régurgitations de crevettes du Mékong qui sont recherchées par les amateurs , surtout des Chinois mais également quelques Cambodgiens . Après avoir complété notre collection de photos de maisons sur pilotis , nous gagnons l'hôtel River Dolphin pour notre dernière nuit au Cambodge . Ce soir il n'y a pas de bain en piscine mais par contre , le second apéro des vacances qui a lieu chez Isabelle et Gérard . Comme il est tard nous décidons de manger à l'hôtel , d'autant qu'il est un peu excentré : on nous sert des ribs de porc et du filet mignon avec une sauce khmer au poivre qui est excellente .
Commentaires
Enregistrer un commentaire