Aujourd'hui encore nous sommes obligés de nous
      réveiller tôt vers 5h30 car nous avons une très longue étape vers
      le nord , en direction de Luang Prabang , distante de plus de 250
      km , soit environs 7 heures de route de montagne et en plus ce matin
      nous devons aller visiter la fameuse Plaine des Jarres avant de
      quitter Phonsavan .Donc c'est un peu dur avec le lever à
      4h30 d'hier pour la montgolfière qui a quand même laissé des
      séquelles ! C'est bien la  première nuit où nous ne mettons pas de
      clim dans la chambre et ce matin pour aller au petit déjeuner
      j'aurais volontiers mis un petit pull si je l'avais eu à porter de
      main . Il faut dire qu'hier nous avons franchi des montagnes de
      plus de 1500 mètres d'altitude et qu'ici à Phonsavan nous sommes encore à
      1100 mètres .

 


 

 

 
            Comme convenu avec Sun , nous parvenons à décoller
      vers 7h30 malgré l'inertie de groupe . Il faut faire 5 à 6 bornes
      avec nos véhicules ,vers l'Est de Phonsavan ,pour trouver l'entrée
      du site de "La Plaine des Jarres" . Là une  navette électrique
      nous rapproche du pied de la première colline .Il faut ensuite
      grimper au sommet par un petit sentier tracé dans l'herbe rase .
      Comme la zone est  truffée d'engins explosifs encore en état
      de nuire , il est recommandé de ne pas s'écarter des chemins
      balisés . Parvenus au sommet ,nous avons le souffle coupé par la
      vue d'ensemble du site .Des dizaines de jarres , pouvant atteindre
      2,5 mètres de haut gisent là  droit devant nous ,soit se dressant
      fièrement debout , soit basculée d'un côté ou d'un autre, soit
      partiellement brisées . On dirait un champs de bataille , avec des
      blessés couchés sur le flanc , ou amputés d'un membre .Et dire que
      c'est presque la réalité car le massacre de ces superbes jarres ,
      datant de moins 500  à plus 500 après
      JC , est le résultat des bombardements américains .C'est quand
      même dommage que la folie meurtrière d'une puissance impérialiste
      ait pu endommager à jamais un tel site archéologique faisant
      partie depuis peu du Patrimoine Mondiale  .En  y regardant de plus
      prés, nous constatons que les jarres les mieux finies sont dotées d'une
      encolure à leur partie supérieure . Elles ont été creusées
      dans des blocs de granit , de gré ou de molasse . D'après Madeleine
      Collani , l'archéologue française , morte en 1943 , qui consacra
      sa vie à ce site , il s'agirait d'urnes funéraires : le corps
      était d'abord placé dedans pour se dessécher , puis dans un second
      temps les os en étaient retirés pour être brulés dans un four
      installé au pied de la falaise que nous voyons en face . Nous
      voyons une jarre qui est encore coiffée de  son couvercle en
      pierre . Il parait qu'il y en a une autre qui est décorée de la
      représentation d'un homme gravé sur la paroi extérieure ,. mais
      personnellement nous ne l'avons pas vu . De notre monticule nous
      dominons un autre site encore plus fourni  en jarres , entouré
      d'immenses cratères laissés par l'explosion des bombes . Nous
      descendons un autre petit sentier pour aller voir la caverne
      servant de four à crémation puis nous remontons sur le second site . Il parait qu'il y a 334 jarres sur le périmètre que nous avons
      parcourus . Après une séance photo incontournable avec des
      militaires asiatiques , nous décidons de rejoindre le parking à
      pieds pour éviter d'attendre la navette qui nous avait amené tout
      à l'heure , ce qui n'est pas du tout du goût de Sun : il faut dire
      qu'avec ses tennis deux tailles trop grande , il a du mal à
      marcher le pauvre ! Nous terminons la visite par celle du petit
      musée où notre guide nous fait une démonstration de khen , le
      fameux instrument de musique traditionnelle qui ressemble à une
      flûte de pan mais où on souffle par le milieu des tubes de bambou
      .

 

 


 
          Une fois que nous avons atteint Phonsavan , nous
      prenons la route de Luang Prabang dont nous connaissons déjà le
      premier tronçon . Nous commençons par traverser une zone riche en
      rizières où nous faisons des arrêts photos successifs mais
      celle-ci , bien que disposées  en terrasses étagées ,manquent de dénivelé et de couleur verte pour réaliser de beaux
      clichés . Dès que nous reprenons de l'altitude, la route se met à
      enfiler des virages à un rythme déconcertant . Ce n'est pas drôle
      pour taper sur l'ordinateur avec un clavier qui court de droite à
      gauche et un curseur qui saute sans prévenir  dans le texte .
      Comme hier nous nous remettons à traverser des chapelets de
      villages Hmong aux maisons de planches et aux toits de chaumes,  débordant de part et d'autre de la chaussée . Entre les village
      nous traversons des zones de forêts tropicales très sauvages
      alternant avec des pans de montagne couverts de plantations
      d'ananas . Comme au plateau de Boloven , ici aussi la route est
      souvent bordée de superbes  massifs de marguerites géantes .
      D'après Sun il s'agirait de tournesols sauvages mais nous n'avons
      pas vraiment confiance en ses connaissances   en botanique .

 


 
            Vers 12h30 , comme nous ne sommes pas en avance , Sun
      décide de trouver une taule à l'espèce de col où les routes de 
      Vang Vieng et Luang Prabang coupent celle de Phonsavan .Bien qu'il
      s'agisse d'un "bouiboui" pour reprendre l'expression de Ka ,nous
      mangeons du riz frit avec des légumes et du poulet tout a fait
      correct , culinairement parlant , et cela pour 50 000 kips soit 5
      euros pour deux , boissons comprises  .Commer la tourista sévit dans notre
      groupe , Annie se contente d'un Pho sans viande et Gérard d'un riz
      blanc et d'un verre d'eau . Il doit déjà être bien entamé pour
      shunter la mousse traditionnelle !

 

 

 

 
        Après le repas nous attaquons le tronçon de la route de
      Luang Prabang que nous ne connaissons pas encore mais qui se
      révèle rapidement très montagneux avec énormément de virages
      serrés , des épingles à cheveux et de joli à-pics à donner froid
      dans le dos .Nous traversons encore beaucoup de villages Hmong aux
      belles maisons de bois et aux femmes portant d"étroites jupes
      longues et brodées .Partout on voit des tapis couverts de petits
      piments rouges, séchant au soleil sur les bas cotés .Sur certaines
      portions les ornières deviennent nombreuses et profondes au point
      que nous décollons du siège régulièrement , sur d'autres tronçons c'est
      carrément le macadam qui fait place aux cailloux et à la poussière
      . Pas étonnant que pendant longtemps on a privilégié le  transport fluvial à
      la route comme voie d'accès à Luang Prabang..D'après Sun c'est
      cette difficulté d'accès qui l'a préservé de la contamination par
      le monde moderne et qu'il lui a permis de garder son authenticité
      .
         Il est 17h30 lorsque nous prenons possession de nos chambres à l'hôtel Santi Resort Spa, après plus de 8 heures de route de montagne, dont la moitié en mauvaise état . Nous avons l'impression d'avoir été passés au shaker ,lorsque nous descendons enfin des voitures !! Aussi la superbe piscine de l'établissement est la bienvenue après cette journée marathon . Une heure de repos  bien mérité et nous nous retrouvons au resto de l'hôtel car nous sommes trop excentrés pour  aller manger à l'extérieur .
 
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