QUARANTE DEUXIEME JOUR : LE 20 NOVEMBRE 2019
Comme prévu ,nous retrouvons Sun dans le hall de l'hôtel vers 8h00 : après délibération générale nous décidons de commencer la journée en allant visiter le village de potiers appelé Ban Chan : pour cela nous grimpons à bord des 4x4 afin de nous rendre sur les rives du Mékong . Là il faut de prendre le bateau ,comme hier matin pour aller au parc botanique , mais cette fois la navigation est un peu plus courte . Dès notre descente du bateau nous tombons sur une jeune paysanne occupée à bêcher une parcelle de potager, sur le pan incliné de la rive . Une fois dans le village , une vieille autochtone explique à notre guide que le dernier bonze est parti depuis peu et que de ce fait les villageois en cherche un autre en remplacement . Nous conseillons aussitôt à Sun d'accepter l'offre mais celui-ci refuse tout en ricanant ,car il n'est plus moine depuis longtemps ! Nous avançons vers un premier atelier de poterie tenu par trois femmes : la mère s'occupe de la préparation de la terre pendant que les deux filles s'affairent devant leur tour : pendant que l'une fait monter un petit vase entre ses doigts ,en pinçant la boule d'argile qui tourne devant elle , sa soeur façonne de petits éléphants . Elles fabriquent aussi des articles de vaisselles et des protèges-bougies : Annie et Christian en achètent un pour quelques dizaines de milliers de kips . En continuant à traverser le village , nous longeons de superbes maisons sur pilotis , aux murs faits de tressages de lames de bambous . Il y a même une sorte d'auberge, où des marmites cuisent déjà sur la braise, en dessous d'un auvent . Nous entrons dans un second atelier où trois jeunes hommes semblent apprendre le métier en exécutant de façon répétitive des pots cylindriques ,décorés d'empreintes, en compagnie de leur toute petite soeur, qui s'amuse déjà avec l'argile, comme si elle jouait à la pâte à modeler comme chez nous ! Ici les objets exposés sont plus fins et d'ailleurs la maison du potier est décorée avec beaucoup de goût . Nous visitons encore deux autres ateliers, chacun confectionnant des céramiques différentes , mais toujours à caractère utilitaire : ici ce sont de grosses jarres à mettre dans un jardin , là ce sont des marmites et des braseros , plus loin des lampes de toutes tailles . Nous terminons notre visite par celle du four collectif ,installé au bout du village : creusé dans la terre , nous en voyons la cheminée sortir quelques mètres plus loin . Il faut d'abord chauffer le four en entretenant un feu de bois très vif pendant 24 heures avant d'enfourner les poteries à faire cuire . Les villageois s'y mettent à trois pour réaliser une telle entreprise, qu'ils pratiquent seulement une fois par semaine .
Nous terminons la matinée par la visite d'une petite pagode construite en face du Palais Royal appelée Vat Pa Huak ,dont les murs extérieurs sont blanchis à la chaux . Elle est surtout célèbre pour ses fresques intérieures mais l'ensemble du bâtiment est fortement dégradé . Nous partons ensuite sur les rives du Mékong où Sun nous trouve une taule dont la terrasse domine le fleuve : la cuisine n'y est pas terrible et le service très laossien , c'est à dire que nous avons fini nos bières avant que le premier d'entre nous soit servi . Puis les autres sont servis un à un , ce qui fait nous mangeons séparément, chacun à notre tour !
En début d'après midi Sun commence par nous montrer le confluent de la Nam Khan qui se jette dans le Mékong pas très loin du centre ville ainsi qu'un pont en bambou qui ose franchir le large affluent malgré sa structure bien grêle à mon goût .Pour l'instant le Mékong se traverse uniquement à l'aide de bacs car il n'y a pas de pont à Luang Prabang .Il y en a bien un qui serait à l'étude mais les crédits doivent manquer dans un pays aussi démuni . Nous continuons à pieds jusque Vat Xieng Thong , une superbe pagode avec une triple toiture incurvée dont la faîtière est richement décorée . Ici aussi ,il ne faut pas avoir peur de se déchausser . Nous commençons par un premier bâtiment qui contient le corbillard ; il transporta le corps du roi Sisavang Vong mort en 1959 . On dirait un véritable char de carnaval décoré de têtes de dragons ,soutenant une énorme urne funéraire dans laquelle le roi avait été placé debout , pour aller se faire incinérer . Ensuite ses cendres ont été mise dans une stupa doré qui domine la ville . Le second bâtiment correspond au temple proprement dit ; avec ses murs noirs décorés de motifs dorés peints au pochoir , il a beaucoup d'allure à commencer par son porche et ses piliers . Quant à la porte principale, en bois sculptée et dorée à la feuille d'or , elle est de toutes beautés . L'intérieur est tout aussi richement décoré, avec sur l'autel central la photo et le buste du moine principal qui habitat le temple . Le mur postérieur porte en décoration l'Arbre de Vie allant du monde souterrain des ancêtres vers le ciel représentant le paradis . Dans les branches les animaux tels que les oiseaux et les écureuils figurent la vie . Lui aussi est réalisé sous forme de mosaïque à base de morceaux de verre coloré !! Nous sortons ensuite du parc par l'escalier royal décoré de statues qui rappellent les "Aristochats" . Une fois de plus nous nous retrouvons dans l'univers de Walt Dysney
Comme prévu nous rentrons à l'hôtel vers 14h30 pour s'occuper du blog et des photos avant de profiter de la grande piscine en compagnie des Argoud et des Dessein . Pendant ce temps , Annie et Christian s'octroient un massage en ville . Vers 18h30 nous décidons de prendre la navette de l'hôtel pour aller manger en ville , au Coconut Garden , où Christian a retenu une table . Nous sommes un peu surpris par ce que l'on nous sert par rapport à ce que nous pensions avoir commandé : au lieu de nems , on se retrouve avec une mixture indéfinissable couverte de cacahuètes et accompagnée de feuilles d'arbres et d'une demi fleur de bananier qui se révèle infecte au goût . Plutôt que d'attendre le retour de la navette à 21h00 , nous décidons avec Annie et Christian de prendre un tuk-tuk pour 50 000 kips , soit 5 dollars US . Lorsque nous montons à quatre dans la benne , la moto se met à éclairer les nuages , il est temps que le chauffeur s'installe sur sa selle pour faire contre-poidscar on a vraiment l'impression que l'engin va basculer en arrière ! Maintenant que tout le monde est en place , voilà que le pauvre a bien du mal à lancer la mécanique et une fois que nous avons pris un peu de vitesse , une descente se présente . Cette fois il a toutes les peines du monde à ralentir pour pouvoir tourner à gauche en bas . Un peu plus et on se retrouvait à barboter dans le Mékong ! Le pire c'est quand nous prenons un trou , avec notre surcharge on entend les pneus frotter sinistrement dans les ailes . Heureusement qu'il n'y a que cinq bornes . Ce qu'il y a de sur c'est que le chauffeur est aussi content que nous d'être arrivé à bon port !
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