CINQUANTE ET UNIEME JOUR : LE 29 NOVEMBRE 2019

       Hier en rentrant sur Hanoï , nous terminions notre grande boucle indochinoise de prés de 8 000 km à travers le Vietnam , la Cambodge et le Laos .Dans le domaine du négatif et c'est pour cela que je commence par là, ce sont trois  pays profondément sales , dépourvus totalement de la moindre notion d'hygiène , où la rue sert de décharge , où tout le monde jette sans vergogne ses papiers gras  et ses bouteilles plastiques , où les ruisseaux servent d'égout . Dans tous les "boui-bouis" que nous avons pu fréquenter la vaisselle était lavée par terre , les aliments , notamment la salade, était entreposée à même le sol , comme au Moyen Age chez nous  ! Il s'en  ait suivi bien sur  des désagréments intestinaux dont nous avons tous souffert au moins une fois sauf Jean Marie . Ca y est c'est dit et il fallait le faire ! Maintenant on peut passer aux choses positives et il y en a énormément , ce  qui permettent d'oublier ces désagréments momentanés .

        Trois pays qui ont en commun leur passé colonial  français : comme nous avons pu le constater , il a laissé derrière lui  certaines structures administratives , une forme d'urbanisation , la scolarisation , des routes , un découpage géographique , des voies ferrées et quelques bâtiments . Sur le plan culturel, la langue française persiste un peu , peut être dans le monde intellectuelle, mais est complétement submergée par l'envahissement économique des  autres pays asiatiques tels que la Chine , les Corées , la Malaisie , l'Indonésie .Un autre point commun important c'est l'accueil chaleureux de la population , toujours gaie et souriante, volontiers généreuse même lorsqu'elle est relativement démunie .

           Pour ce qui est des différences  entre les trois pays on peut dire que le Vietnam, avec son énorme population de 95 millions d'habitants , est un pays dynamique et commercial , mais avec encore des zones très agricoles où les traditions persistent , heureusement d'ailleurs pour nous  les touristes , mais pour combien de temps encore ? Pour finir nous avons mieux approché les ethnies lors de notre boucle nord entre Dien Bien Phu et Sapa, que lors de notre traversée des Hauts Plateaux. Même si ce n'est pas représentatif du Vietnam d'aujourd'hui , c'est quand même les régions qui ont gardé le plus d'authenticité et de sujets d'intérêts  du moins en ce qui me concerne . La palme d'or reste bien sur la découverte de la Baie d'Halong , surtout dans les conditions de confort exceptionnelles dont nous avons bénéficié, en bateau privatif . Merci Motaïba ! Nous avons beaucoup apprécié également  la baie d'Halong Terrestre à TamCoc ,Hoï An pour son pittoresque , Dalat pour sa douceur de vivre , Mui Ne pour ses dunes et sa plage  , le Haut Tonkin au environs de Sapa pour ses villages et ses ethnies. Par contre nous avons moins apprécié Saïgon et le delta du Mékong , peut être aussi à cause de sa chaleur rebutante .

        Le Cambodge nous a surpris en se montrant plus "Indo" que "Chinois" dès les premiers contacts . Personnellement nous n'avons pas aimé l'aspect géographique du pays , trop plat à notre goût , désagrément largement compensé par la douceur et l'incomparable gentillesse des autochtones . La boucle sud ne nous a pas laissé de souvenirs marquants surtout la région de Sihanoukville . Heureusement que Kep et son marché aux crabes ont relevé le niveau .Par contre nous nous sommes régalés à découvrir le nord avec ses villages de pêcheurs , flottants ou sur pilotis ,au bord du lac Tonlé Sap et ses sites historiques incomparables : Angkor Vat pour sa majesté et l'équilibre de ses formes ,  Ta Prohm pour sa végétation dévorante , Baneay Srei ( La Citadelle des Femmes) pour l' extrême finesse de ses sculptures et de son architecture , Préah Vihear pour son site incomparable en haut de la montagne et pour ses blocs de pierre cyclopéens qui ne sont pas sans rappeler les constructions Incas de Cuzco .

            Le Laos , peuplé d'à peine six millions d'habitants, parait bien frêle par rapport à ses voisins , oublié au milieu de la péninsule indochinoise , sans un seul débouché à la mer . Heureusement pour lui qu'il peut jouir du Mékong , le Grand Fleuve qui lui sert de colonne vertébrale . Tout tourne autour de lui : la pêche , l'agriculture , le transport des passagers et du fret. Lors de notre séjour de deux semaines environs , nous avons beaucoup apprécié la gentillesse et l'infinie douceur de la population , presque trop dolente pour nous Européens , toujours au taquet . Dépourvus de sens pratique ,de notions  précises de distance et de temps , le Lao est un grand rêveur , apte à  la  méditation bouddhiste . Pas étonnant que le pays végète dans un bourbier économique incomparable . Pas étonnant que toutes les initiatives soient prises par les Chinois , les Vietnamiens , les Thaïlandais et même les Japonnais . Les grands moments de notre visite resterons celle de Vat Phu , magnifique site Khmer , construit au pied d'une montagne ,  Luang Prabang la capitale du Royaume du Million d'Eléphants , notre croisière sur le Mékong entre Luang Prabang et Pak-Beng , la découverte de la réserve d'éléphants de Wendy Leggat et la Plaine des Jarres . Ventiane , Vang Vieng et l'Ile de Khong seront vites oubliés à mon sens .

            Quant à l'organisation de notre périple , au risque de paraitre prétentieux aux yeux de certains , on peut dire que nous avons approché  la perfection , même pour les camping-caristes invétérés que nous sommes : avec un véhicule 4x4  et  un chauffeur par couple nous avons eu le top du confort , aussi bien au niveau  de la  place  à bord, que  de la clim  sur mesure et la cerise sur le gâteau ,l'intimité ! Avec un guide en permanence avec nous , c'était le panard ! La gamme d'hôtels choisie par Motaïba s'est révélée impeccable avec la plus part du temps une piscine et de la clim quasiment partout . Pour nous personnellement le tableau d'honneur reste le même avec dans l'ordre en première position Champasak ,en deuxième Mui Né , en troisième Pak-Beng et en quatrième  Luang Prabang .

        Concernant nos guides on peut dire que nous avons eu  beaucoup de chance d' en avoir deux excellents ,aussi  bien professionnellement qu'en tant qu'homme,  en la personne de Tchin-tchin et  de Ka , un bon guide somme toute avec Sun . Désolé pour Ki et Sam qui ont encore des progrès à faire . Aujourd'hui un bus vient nous chercher vers 10h30 pour nous rendre chez N'guyet et Sébastien où nous sommes invités à déjeuner . C'est très aimable de leur part de nous recevoir  et de pouvoir ainsi échanger nos points de vue sur l'Indochine tout en goûtant les excellents plats préparés par N'guyet : des nems , des raviolis bouillis à la viande , des crudités , des concombres et bien sur du pho , une soupe de pâte au poulet . Un bon café et il est déjà temps de reprendre notre bus après nous être délestés d'un sac de souvenirs achetés tout au long de notre périple . Par chance leur maison, construite au bord du Fleuve Rouge est proche de l'aéroport , ce qui fait que nous  y arrivons vers 14h30 . Notre premier soucis est d'enregistrer nos bagages , histoire de nous délester de notre fardeau et surtout de savoir si nous ne sommes pas en surcharge car sur ce vol Vietjet nous n'avons droit qu'à quinze kilos . Nous passons la douane , histoire de récupérer un nouveau tampon , puis la police où une fois de plus nous nous faisons intercepter pour la présence d'un coupe-ongles dans les bagages à main . Annie et Christian sont obligés de retourner en arrière pour la présence d'un chargeur dans leurs valises ainsi qu 'Isabelle et Gérard . Nous les retrouvons un peu plus tard dans la salle d'attente .

            Nous décollons   avec une heure et demi de retard , soit vers 18h00 à bord d'un A 320 de la Vietjet ,  une compagnie low cost  dans toute sa splendeur car  nous n'avons même pas un verre d'eau sur les 90 minutes de vol . Par contre les formalités douanière à l'arrivée se limitent à un examen de notre visa et d'un coup de tampon sur le passeport , juste le temps nécessaire à nos bagages d'arriver sur le tapis roulant . Dès la sortie dans le hall nous nous faisons happer par Zaw (qui se  prononce"zo") portant une jupe appelé longyi qui est portée couramment par les hommes d'un certain âge . Il nous guide jusque vers notre bus privé et nous présente Mé le chauffeur, et Mio , son assistant bagagiste ,et non son compagnon comme dit  Isabelle . Sans plus attendre nous prenons la route de l'hôtel, distant d'une petite vingtaine de kilomètres . Zaw nous rassure tout de suite en nous expliquant qu' à cette heure il y a peu de circulation et que nous devons mettre environ une demi heure, tout au plus . Il nous fait retarder nos montres d'une demi heure à cause du décalage horaire. En cours de route nous apprenons que la République du Myanmar , l'ancienne Birmanie rebaptisé en 1998 par les  militaires au pouvoir , compte 52 millions d'habitants dont 6 millions vivent à Yangon . Il existe 152 éthnies et donc il était injuste que le pays porte le nom de l'une d'entre elle , Birmanie venant des Burmans , nom attribué à l'époque de la colonisation par les Anglais dans les années 1880-1882 .En traversant le centre ville, nous admirons  au passagela pagode Shwedagon toute illuminée , avec son énorme stupa dorée par 60 tonnes d' or 24 carats ! C'est superbe dans la nuit noire ! Nous constatons que le chauffeur a son volant à gauche alors que nous roulons à droite comme chez nous . Il parait que ce sont aussi les militaires qui aurait pris la décision de changer le mode de circulation , certainement pour faire la nique à leurs anciens colon british !! D'après Zaw ce serait pour des raisons astrologiques !

            Nous nous installons à l'hôtel Grand United  et pendant que nous attendons les formalités d'enregistrement avec passeport et compagnie, Zaw nous montre le morceau de bois particulier que les autochtones frottent sur une pierre plate humidifié pour en extraire une pâte qu'ils étalent sur la peau pour se protéger de l'ardeur du soleil . Dès que nous avons installé nos affaires dans les chambres nous descendons au resto du second étage pour casser une petite graine avant d'aller se reposer car ces journée de transfert , pourtant dépourvues d'effort physique , sont souvent fatigantes .