Ce matin c'est un peu la bousculade car nous devons
prendre le bateau à 6h30 afin de quitter le Vietnam en direction
de Phnompenh au Cambodge. Comme nous n'avons plus ni voiture ni
chauffeur , Tchin-tchin a demandé à ce que l'on vienne nous
chercher directement à l'hôtel avec nos valises . En plus des
préparatifs habituels aujourd'hui il faut donc ranger
sérieusement les bagages ,préparer 60 dollars et deux photos
d'identité pour les visas cambodgiens pour pouvoir descendre
prendre le petit déjeuner vers 6 h00 .
Au moment du départ , nous avons la surprise de voir
que cinq cyclo-pousses nous attendent devant la porte : un par
couple et un par pour les 12 bagages ! Le pauvre chauffeur.... !
Par contre c'est amusant pour nous de nous faufiler dans la
circulation parmi les bataillons de scooters , les bus et les
voitures . Heureusement pour nous et surtout pour le chauffeur ,
que le port n'est pas très loin de l'hôtel . Après une petite
discussion quant au montant du pourboire , nous grimpons à bord
d'une vedette rapide qui doit en principe rejoindre la capitale du
Cambodge en cinq heures . A peine quittons nous le quai en
direction du nord qu'un employé passe contrôler les passeports et
ramasser les papiers que nous avons rempli préalablement en
montant à bord . Puis il nous réclame 34 dollars par personne .
Pas facile d'avoir le compte juste car çà fait 68 dollars US par
couple .En plus il refuse mon billet de 100 dollars qui est d'une
ancienne série . En retour je lui fait remarquer que les billets
qu'il me rend sont chiffonnés : normal, non ! Quand on est
pointilleux , on l'ai jusqu'au bout !
Une fois débarrassés des formalités administratives
nous pouvons enfin nous consacrer au paysage qui défile de chaque
côté . Comme notre vedette fait route à grande vitesse , nous
sommes obligés de naviguer au milieu du fleuve et comme celui-ci
est encore très large à cette distance de l'embouchure,
l'observation des rives n'est pas facile . Malgré tout ,nous
constatons que les berges sont souvent peuplées de maisons sur
pilotis , avec des jonques en bois au mouillage juste devant . En
y regardant de plus prés on aperçoit, comme hier sur une autre
portion du Mékong , de petits sampans avec à bord des pêcheurs au
filet , un chapeau conique vissé sur la tête . Nous croisons
également de plus gros bateaux de pêche , en forme de jonque
,munis de deux longues perches vers l'avant entre lesquelles sont
tendus des filets . Dès que nous quittons une zone habitée , nous
voyons apparaitre la haute silhouette des cocotiers qui se
balancent au vent ,au dessus de plantations de bananiers.
Heureusement que le vent vitesse nous procure une fraicheur toute
relative car il fait déjà très chaud et surtout très humide .
C'est difficile pour des nordistes purs et durs comme nous d'avoir
en permanence la chemise trempée de sueur qui colle sur le dos et
la poitrine .
Au bout d'une heure de navigation , on nous demande
de débarquer et d'attendre dans une salle d'attente ; on en
profite pour changer 200 dollars US en 760 000 riels ,soit 1
dollar US pour à 3800 riels ! Au bout d'un petit quart d'heure de
repos ,nous reprenons notre navigation vers le nord .Nous avons
l'agréable surprise de constater qu'une partie des passagers est
restée à terre , ce qui fait que nous pouvons nous installer plus
confortablement ,à raison d'une personne par banquette . A peine
repartis un matelot nous distribue un petit sachet de biscuits
salés ,et sucrés et voilà que nous accostons à nouveau sur la
rive gauche : cette fois , il faut faire la queue devant un
bâtiment administratif où on nous rend les passeports , pour
passer à l'immigration avec photo d'identité numérisée et
empreintes digitales des deux mains et des deux pouces .En
récupérant les passeport , nous constatons que notre collection de
visas s'est agrandit d'un petit nouveau . A partir de maintenant
le pilote de la vedette met plein gaz . A travers les gerbes
d'écumes que soulève la vedette on voit des pétroliers ou des
méthaniers remonter le Mékong , et même à un moment un temple
brahmanique avec des bonze couleur safran sur le porche à grand
renfort de zoom . Un peu après nous passons sous un grand pont
suspendu de la même architecture que ceux vus au Vietnam ces
derniers jours .Même si la plupart d'entre nous s'octroie une
petite sieste , la remontée du Mékong parait un peu longue et
surtout monotone .
Comme prévu nous accostons à Phnompenh vers 13h00
pour faire connaissance avec Sam, notre nouveau guide, qui nous
attend sur le quai en compagnie de nos quatre nouveaux chauffeur .
Une fois nos bagages chargés dans les voitures , nous allons
manger dans un resto du port donnant sur le Tonlé Sap ,un
affluent du
Mékong . Deux autres affluents se jettent également dans le grand
fleuve ici au niveau de la capitale du Cambodge . Nous goûtons le
Amok , un poisson du fleuve , cuit dans du lait de coco et parfumé au
curry et présenté de deux façons : cuit dans des aumônières faites de
feuilles de bananier , et aussi dressé dans une demi noix de coco .
C'est à la fois très joli et très bon . Un café et nous partons
aussitôt visiter le Palais Royal .Sam nous explique que Phnompenh fut
choisit deux fois comme capitale au cours de l'histoire du Cambodge :
d'abord en 1432 lorsque Angkor , menacée par les Siams fut abandonnés et
en 1880 sous le protectorat français . Le roi actuel , le fils de
Norrodom Sianouk , y habite toujours . Agé de 66 ans actuellement , il
fut couronné ici en 2004 lorsque son père abdiqua . Dès que nous
pénétrons dans l'enceinte aux murs crénelés , nous sommes éblouis par la
magnificence des bâtiments et des toitures qui brillent sous le soleil .
Rien à voir avec la sobriété des palais vietnamiens ou chinois aux
couleurs ternes : ici on est dans une palette de couleurs gaies : du
blanc , du jaune vif , du doré ! Nous en prenons plein les yeux .Sam
nous explique la fonction des différentes portes , celle du roi et des
visiteurs à l'Est , celle des condamnés à mort à l'Ouest ,celle des
visiteurs au Sud et celle des rois défunt au Nord .Puis il nous montre
la salle du Trône , la salle des banquets , un pavillon réservé au
stockage les effets personnels du roi . Nous avançons ensuite vers des
stupas de couleur grise : c'est ici que repose les cendres de Norrodom
Sianouk et de sa fille , ainsi que celles de son père . Puis nous
continuons la visite par celle de la Pagode d'Argent , ainsi baptisée
car le sol y est recouvert de carreaux en argent massif pesant chacun
1,2 kg . On y stocke aussi les trésors liés à la couronne . Siam nous
explique que le Cambodge suit à la fois la religion bouddhiste ,
hindouiste et animiste . C'est un syncrétisme de ces trois courants de
pensée que l'on retrouve dans certaines sculptures où l'on retrouve des
éléments de Brama , de Shiva et de Vistnu à la fois . Nous sommes
également subjugués par la fresque du Réamker , véritable tapisserie de
Bayeux cambodgienne qui retrace, par l'intermédiaire d'une fresque de
640 m, la version khmère du Ramayana .Nous finissons par celle du
Pavillon Napoléon III dédié à son épouse Eugénie en cours de réfection .
La construction du Palais Royal remonte au début du XXème siècle .
Nous reprenons ensuite les voitures pour grimper au Wat
Phnom , une colline artificielle de 27 mètres de hauteur qui est à
l'origine de la création de la ville : une femme au XIV ème siècle
aurait trouvé une statue en bronze de Bouddha dans un arbre creux . Le
lieu devint sacré et les villageois construisirent un premier temple
.Lorsque les rois quittèrent Angkor pour venir s'installer plus au sud ,
sur les rives du Mékong , ils choisirent ce lieu sacré pour y bâtir
leur capitale . Après avoir grimpé plusieurs volées de marches nous
pénétrons dans un temple bouddhiste . Ici au Cambodge , il faut
impérativement se déchausser pour pénétrer dans les lieux de cultes .
Nous contournons l'autel principal couvert d'offrandes pour sortir
derrière le temple et voir plusieurs stupas qui correspondent à la
sépultures de bonzes ou de donateurs importants . Il est plus de 18h00
lorsque nous nous faisons déposer à l'hôtel Okay Boutique où nous
héritons d'une très grande chambre au 9 ème étage ,dotée d'un lit en
bois monstrueux . Avec le bain de sueur que nous supportons depuis ce
matin , nous ne nous faisons pas prier pour nous retrouver à la piscine
au 14 ème étage dix minutes plus tard . Une fois rafraichis , nous
optons pour un repas léger et rapide pris à l'hôtel , histoire de ne pas
arpenter la ville en quête d'une taule correcte .
Commentaires
Enregistrer un commentaire