VINGT ET UNIEME JOUR : LE 30 OCTOBRE 2019




          Ce matin c'est un peu la bousculade car nous devons prendre le bateau à 6h30 afin de quitter le Vietnam  en direction de Phnompenh au Cambodge. Comme nous n'avons plus ni voiture ni chauffeur , Tchin-tchin a demandé à ce que l'on vienne nous chercher directement à l'hôtel avec nos valises . En plus des préparatifs habituels  aujourd'hui il faut donc ranger sérieusement les bagages ,préparer 60 dollars et deux photos d'identité pour les visas cambodgiens pour pouvoir descendre prendre le petit déjeuner vers 6 h00 .
            Au moment du départ , nous avons la surprise de voir que cinq cyclo-pousses nous attendent devant la porte : un par couple et un par pour les 12 bagages ! Le pauvre chauffeur.... ! Par contre c'est amusant pour nous de nous faufiler dans la circulation parmi les bataillons de scooters , les bus et les voitures . Heureusement pour nous et surtout pour le chauffeur , que le port n'est pas très loin de l'hôtel . Après une petite discussion quant au montant du pourboire , nous grimpons à bord d'une vedette rapide qui doit en principe rejoindre la capitale du Cambodge en cinq heures . A peine quittons nous le quai en direction du nord qu'un employé passe contrôler les passeports et ramasser les papiers que nous avons rempli préalablement en montant à bord . Puis il nous réclame 34 dollars par personne . Pas facile d'avoir le compte juste car çà fait 68 dollars US par couple .En plus il refuse mon billet de 100 dollars qui est d'une ancienne série . En retour je lui fait remarquer que les billets qu'il me rend sont chiffonnés : normal, non ! Quand on est pointilleux , on l'ai jusqu'au bout !



            Une fois débarrassés des formalités administratives nous pouvons enfin nous consacrer au paysage qui défile de chaque côté . Comme notre vedette fait route à grande vitesse , nous sommes obligés de naviguer au milieu du fleuve et comme celui-ci est encore très large à cette distance de l'embouchure, l'observation des rives n'est pas facile . Malgré tout ,nous constatons que les berges sont souvent peuplées de maisons sur pilotis , avec des jonques en bois au mouillage juste devant . En y regardant de plus prés  on aperçoit, comme hier sur une autre portion du Mékong , de petits sampans avec à bord des pêcheurs au filet , un chapeau conique vissé sur la tête . Nous croisons  également de plus gros bateaux de pêche , en forme de jonque ,munis de deux longues perches vers l'avant entre lesquelles sont  tendus des filets . Dès que nous quittons une zone habitée , nous voyons  apparaitre la haute silhouette des cocotiers qui se balancent au vent ,au dessus de plantations de bananiers. Heureusement que le vent vitesse nous procure une fraicheur toute relative car il fait déjà très chaud et surtout très humide . C'est difficile pour des nordistes purs et durs comme nous d'avoir en permanence la chemise trempée de sueur qui colle sur le dos et la poitrine .




            Au bout d'une heure de navigation , on nous demande de débarquer et d'attendre dans une salle d'attente ; on en profite pour changer 200 dollars US en 760 000 riels ,soit 1 dollar US pour à 3800 riels ! Au bout d'un petit quart d'heure de repos ,nous reprenons notre navigation vers le nord .Nous avons l'agréable surprise de constater qu'une partie des passagers est restée à terre , ce qui fait que nous pouvons nous installer plus confortablement  ,à raison d'une personne par banquette . A peine repartis un matelot nous distribue un petit sachet de biscuits salés ,et sucrés et  voilà que nous accostons à nouveau sur la rive gauche : cette fois , il faut faire la queue devant un bâtiment administratif où on nous rend les passeports , pour passer à l'immigration  avec photo d'identité numérisée et empreintes digitales des deux mains et des deux pouces .En récupérant les passeport , nous constatons que notre collection de visas s'est agrandit d'un  petit nouveau . A partir de maintenant le pilote de la vedette met plein gaz . A travers les gerbes d'écumes que soulève la vedette on voit  des  pétroliers ou des méthaniers remonter le Mékong  , et même à un moment un temple brahmanique avec des bonze couleur safran sur le porche à grand renfort de zoom . Un peu après nous passons sous un grand pont suspendu de la même architecture que ceux vus au Vietnam ces derniers jours .Même si la plupart d'entre nous s'octroie une petite sieste , la remontée du Mékong parait un peu longue  et surtout monotone .





            Comme  prévu nous accostons à Phnompenh vers 13h00 pour faire connaissance avec Sam, notre nouveau guide, qui nous attend sur le quai en compagnie de nos quatre nouveaux chauffeur . Une fois nos bagages chargés dans les voitures , nous allons manger dans  un resto du port donnant sur le Tonlé Sap ,un affluent du Mékong . Deux autres affluents se jettent également dans le grand fleuve ici au niveau de la capitale du Cambodge . Nous goûtons le  Amok , un poisson du fleuve , cuit dans du lait de coco et parfumé au curry et présenté de deux façons : cuit dans des aumônières faites de feuilles de bananier , et aussi  dressé  dans une demi  noix de coco . C'est à la fois très joli et très bon . Un café et  nous partons aussitôt  visiter le Palais Royal .Sam nous explique que Phnompenh fut choisit deux fois comme capitale au cours de l'histoire du Cambodge : d'abord en 1432 lorsque Angkor , menacée par les Siams fut abandonnés et en 1880 sous le protectorat français . Le roi actuel , le fils de Norrodom Sianouk , y habite toujours . Agé de 66 ans actuellement , il fut couronné ici en 2004 lorsque son père abdiqua . Dès que nous pénétrons dans l'enceinte aux murs crénelés , nous sommes éblouis par la magnificence des bâtiments et des toitures qui brillent sous le soleil . Rien à voir avec la sobriété des palais vietnamiens ou chinois aux couleurs ternes : ici on est dans une palette de couleurs gaies : du blanc , du jaune vif , du doré ! Nous en prenons plein les yeux .Sam nous explique la fonction des différentes portes , celle du roi et des visiteurs à l'Est  , celle des condamnés à mort à l'Ouest ,celle des visiteurs au Sud  et celle des rois défunt au Nord .Puis il nous montre la salle du Trône , la salle des banquets , un pavillon réservé au stockage les effets personnels du roi . Nous avançons ensuite  vers des stupas de couleur grise : c'est ici que repose les cendres de Norrodom Sianouk et de sa fille , ainsi que celles de son père . Puis nous continuons la visite par celle de la Pagode d'Argent , ainsi baptisée car le sol y est recouvert de carreaux en argent massif pesant chacun 1,2 kg  . On y stocke aussi les trésors liés à la couronne . Siam nous explique que le Cambodge suit à la fois la religion bouddhiste , hindouiste et animiste . C'est un syncrétisme de ces trois courants de pensée que l'on retrouve dans certaines sculptures où l'on retrouve des éléments de Brama , de Shiva et de Vistnu à la fois . Nous sommes également subjugués par la fresque du Réamker , véritable tapisserie de Bayeux cambodgienne qui retrace, par l'intermédiaire d'une fresque de 640 m, la version khmère du Ramayana .Nous finissons par celle du Pavillon Napoléon III dédié à son épouse Eugénie en cours de réfection . La construction du Palais Royal remonte au début du XXème siècle .



            Nous reprenons ensuite les voitures pour grimper au Wat Phnom , une colline artificielle de 27 mètres de hauteur qui est à l'origine de la création de la ville : une femme au XIV ème siècle aurait trouvé une statue en bronze de Bouddha dans un arbre creux . Le lieu devint sacré et les villageois construisirent un premier temple .Lorsque les rois quittèrent Angkor pour venir s'installer plus au sud , sur les rives du Mékong , ils choisirent ce lieu  sacré pour y bâtir leur capitale . Après avoir grimpé plusieurs volées de marches nous pénétrons dans un temple bouddhiste . Ici au Cambodge , il faut impérativement se déchausser pour pénétrer dans les lieux de cultes . Nous contournons l'autel principal couvert d'offrandes pour sortir derrière le temple et voir plusieurs stupas qui correspondent à la sépultures de bonzes ou de donateurs importants . Il est plus de 18h00 lorsque nous nous faisons déposer à l'hôtel Okay Boutique où nous héritons d'une très grande chambre au 9 ème étage ,dotée d'un lit  en bois  monstrueux . Avec le bain de sueur que nous supportons depuis ce matin , nous ne nous faisons pas prier pour nous retrouver à la piscine au 14 ème étage  dix minutes plus tard . Une fois rafraichis , nous optons pour un repas léger et rapide pris à l'hôtel , histoire de ne pas arpenter la ville en quête d'une taule correcte .












           











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