SIXIEME JOUR : LE 15 OCTOBRE 2019
Ce matin nous nous réveillons de bonne heure , vers 6h00 ,car nous avons prévu d'aller faire une balade en sampan sur la rivière Ngo Dong afin d'aller visiter ce qui est convenu d'appeler la "Baie d'Ha Long Terrestre" ; comme son nom l'indique ,il s'agit d'une réplique de l'autre , avec une succession de kartz se dressant sur terre . Malheureusement en nous levant , nous entendons un déluge de pluie s'abattre sur le toit de notre chambre . Aie ...aie ...aie ...! Cela ne présage rien de bon , mais nous restons positifs , ici le climat est tellement changeant , et puis il reste une heure avant le départ ! Résultat , nous nous préparons avec un peu moins d'entrain qu'à l'habitude . On prévoit donc le poncho en plastique pour le haut , des tennis aux pieds et on remplace l'appareil photo par notre téléphone soit disant étanche .
Après être passés sous deux ponts très bas sur les flots ,nous voilà en pleine nature .Au détour d'un méandre nous apercevons un cimetière bouddhiste installé dans une clairière sur la rive gauche . Un peu plus loin , c'est carrément un mausolée construit les pieds dans l'eau , qui attire notre attention. Nous glissons délicatement sur la rivière en longeant ici une haie de papyrus , là un pare-terre de jacinthes d'eau d'un bleu délicat , plus loin c'est le mauve des fleurs de lotus qui attire notre regard . Droit devant nous , les pains de sucre s'alignent pour former un étroit couloir dans lequel nous nous enfonçons pour arriver au fond d'un cul de sac . En approchant du pied de la parois rocheuse qui nous barre la route nous devinons l'entrée d'une caverne dont la voûte descend très bas sur l'eau . Notre pilote ralentit pour trouver la bonne passe , tant il y a des éperons rocheux qui tapissent le plafond de la grotte ; par endroit nous devons même baisser la tête . Nous nous glissons ainsi trois fois de suite dans les entrailles de la terre . La première est si longue et si tortueuse que nous sommes dans l'obscurité totale pendant un bon moment . Quel plaisir de retrouver la lumière du matin qui met admirablement en valeur ces merveilles géologiques ! Par endroit nous devinons quelques habitations derrière un rideau de bananiers : celles-ci sont trahies par la présence de barques amarrées le long de la rive . Nous croisons à deux ou trois reprises , des sampans à bords desquels un pêcheur , debout sur la plage arrière , plonge régulièrement un long bambou doté d'une épuisette . Selon Tchin-tchin ,interrogé au retour ,ils cherchent des crevettes . Lorsque nous longeons de prés les falaises ,nous entendons le chant d'oiseaux amplifié par l'écho de la parois . Cela décuple le ravissement de cette balade aquatique . On voit aussi quelques hérons tournoyer au dessus de nos têtes pendant qu'un cygne escorté de canards foncent se cacher dans une anfractuosité des rochers dès notre arrivée dans le secteur .Un peu plus loin devant nous Isabelle et Gérard voient un groupe de martin-pêcheurs .
Après avoir franchi la troisième grotte , nous arrêtons dans une petite crique au fond de laquelle nous découvrons un temple niché dans la végétation ,sur la rive gauche . Sans nous prévenir , notre pilote débarque pour aller se recueillir et par la même occasion attendre ses deux jeunes collègues féminines qui transportent les Coffinet et les Argoud . Nous faisons la route de retour en leur compagnie. Nous croisons des commerçantes à bord de sampans débordant de fruits et de fleurs qu'elles vendent au touristes ; ceux-ci commencent à arriver par légions .Encore une fois nous avons eu la chance d'avoir le site pour nous seuls , le panard! Tchin-tchin a bien fait de nous conseiller de prendre le petit déjeuner après la balade en bateau . A peine nous débarquons qu'une violente averse se met à sévir . Il est temps de rentrer à l'hôtel pour nous restaurer et attendre une autre éclaircie , histoire de faire une randonnée cycliste .
Nous parvenons à décoller de l'hôtel vers 10h00 jucher sur des vélos de location légèrement trop petits pour nos grandes jambes d'Européen .Annie , Michèle et Jean Marie déclarent forfait à cause de la météo trop menaçante . Après avoir remonté la rue principale et sa circulation animée , Tchin-tchin nous fait tourner à gauche pour emprunter d'étroites ruelles boueuses bordées de petites maisons séparées par des jardins où poussent des bananiers . Nous nous arrêtons au niveau de la maison communale qui servait à abriter le conseil des anciens avant l'ère communiste . Devant deux gros banians plusieurs fois centenaire fournissent une ombre précieuse en même temps qu'un caractère sacré . C'est ici aussi que se trouve le puits communal ,entouré de pierres sculptées avec le motif du lotus pour le caractère sacré et les carpes pour la prospérité . Un peu plus loin nous effectuons un second arrêt car notre guide veut nous montrer à quoi ressemble l' aréquier , espèce de palmier produisant les noix d’arec qui accompagnent la feuille de bétel et la chaux, qui était mâché ensemble autrefois . Tchin-tchin en conteur incomparable , nous en raconte la légende : il était une fois deux frères amoureux de la même fille . L'ainé se maria avec elle et ils vécurent sous le même toit tous les trois. Le cadet , ne supportant plus cette situation, partit battre la campagne par monts et par vaux jusqu'au jour où il s'arrêta prés d'une rivière où il fut transformé en rocher . L'ainé , contrarié par le sacrifice du puîné , partit à son tour , arriva prés de la rivière où il fut transformé en aréquier . La jeune femme partit alors pour chercher son mari et arriva prés du fameux cours d'eau . Elle fut transformée en liane qui grimpa autour du tronc , à proximité du rocher . L'Empereur , mis au courant de ces faits ,ordonna de consommer du bétel , union de la noix d'arec , des feuilles de bétel et de la chaux du rocher ,symbole du sacrifice , de la loyauté et de l'amour . Merci Tchin-tchin pour cette belle leçon de sagesse si joliment racontée .
Dès la sortie du village nous prenons un petit chemin étroit et boueux qui court au milieux des marais envahies de jacinthes d'eau . Ici aussi ,nous approchons de plus en plus des pitons rocheux couverts de végétation tropicale luxuriante, pour nous arrêter au pied de l'un d'eux . Nous abandonnons nos montures pour grimper un sentier qui s'enfonce dans la forêt ; nous visitons un premier temple aux magnifiques toitures recourbées et aux faitières décorées de dragons , qui joue à cache cache derrière un rideau de frangipanier en fin de floraison ; il reste malgré tout quelques bouquets de fleurs blanches et jaunes qui se perdent aux milieux des grosses feuilles charnues . Tchin-tchin nous montre un jaquier de plus de deux siècles , au tronc noueux à souhait . Il parait qu'il produit de très gros fruits à la chair jaune ; ils font fléchir les petites branches que l'on doit couper à ras du tronc pour éviter qu'elles se cassent . Nous grimpons ensuite un escalier aux hautes marches de pierres pour atteindre d'abord une rangée de stupas , c'est à dire des tombes de bonzes importants , puis un peu plus haut le Temple du Milieu , à moitié troglodyte . On peut encore grimper un peu plus haut sur la montagne pour atteindre le Temple Supérieur . De là on a une vue panoramique magnifique sur la vallée , les étangs envahis de lotus , malheureusement défleuris en cette saison et la rangée de pitons rocheux qui sert de clôture à ce petit paradis .
Vers 14h00 nous commençons notre descente vers le sud du Vietnam , en prenant la direction de Cua Lo distante de 200 km , soit quatre heures de route selon Tchin-tchin . Nous empruntons la nationale numéro 1 , c'est à dire la route mandarine qui relie Hanoï à Saïgon distantes de 1650 km . Elle fut baptisée "Route Mandarine" parce que l'Empereur récompensait d'une somme d'argent les régions dont étaient issus les nouveaux mandarins reçu aux examens . Ce pécule devait servir à construire un tronçon de route vers la capitale . Ce sont les Français qui terminèrent le travail en reliant les différentes morceaux du puzzle et qui de ce fait la baptisèrent ainsi .Nous apprenons aussi que cette région a beaucoup souffert lors de la réforme agraire datant de la prise du pouvoir par Ho Chi Min : 53 000 petits propriétaires furent exécutés pour redistribuer leurs terres aux paysans . Ceux-ci furent à leur tour remerciés quelques années plus tard , sur le conseil des Russes et des Chinois, pour installer des coopératives !
Motaiba zo..oo...ooo
RépondreSupprimerOn n'a pas assez picolé parce que le Vietnam a raté la dernière penalty
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