SEIZIEME JOUR ; LE 25 OCTOBRE 2019
















    Aujourd'hui c'est relâche à Mui Ne après 15 jours de périple , avec un programme  quotidien assez chargé   . Résultat ,tout le monde est content de voir arriver ce break , même les chauffeurs qui fatiguent de plus en plus , surtout le notre ! D'après Tchin -tchin c'est trop long pour eux ; ils n'ont pas l'habitude de cette situation , d'être éloigné de leur famille  plus d'une semaine, ce qui explique le temps qu'il passe au téléphone dès que nous arrêtons quelque part . Ce matin , dès que nous sommes prêts , nous partons explorer le motel composé de bungalows dispersés dans un parc doté de deux piscines , niché dans la végétation tropicale . Au bout de allée principale , on débouche sur une grande plage , face à la Mer de Chine . Des paillotes pour abriter les relax , des ranger de cocotiers qui filent à perte de vue , du sable blanc , nous n'avions rien vu de tout ça, hier soir !  Il faut dire qu'à l'heure où nous sommes arrivés , mieux valait assurer le coup en piquant une tête directement dans la piscine .



            Ce matin nous retrouvons Tchin-tchin vers 7h00 pour aller visiter un marché aux poissons et un port de pêche ,situé à une vingtaine de bornes d'ici . Michèle et Jean Marie , pour une fois , ne font pas partie du convois : ils préfèrent jouir pleinement des plaisirs de la baignade tout en s'octroyant une vraie journée de repos . Nous empruntons une petite route qui suit le front de mer ; sur notre droite nous longeons une ligne quasi continue d'hôtels , les pieds dans l'eau .Résultat ,il faut vraiment faire  très attention pour pouvoir tirer un cliché de la côte sableuse , bordée d'immenses cocotiers avec un tel déballage touristique . Moi qui m'attendais à trouver un village de pêcheurs  , je tombe de haut ! A gauche de la route , ce n'est guère mieux : les enseignes lumineuses des magasins, des restaurants et des pharmacies s'alignent en un véritable chapelet . Certaines sont même rédigés en russe ou en allemand ! Pourtant notre guide nous avaient dit que les disciples de Poutine se massaient surtout du côté de la ville de Natrang,  étant donné qu'elle est desservie par une ligne aérienne directe venant de Moscou .


















            Après une demi-heure de route  ,nous stationnons devant une grande baie , envahie de bateaux de pêche , peints en bleu et décorés de rouge , qui se balancent au mouillage , à distance du rivage . Ce sont de petites embarcation rondes , comme les paniers flottants que nous avions utilisé à  Hoï An , qui assurent le débarquement du poisson à l'aide de grandes nasses en bambous ou en plastique . En fait le marché au poissons a lieu sur la plage , directement sur le sable : les coquillages , les crustacés , les poissons ainsi débarqués sont aussitôt vidés , trillés , calibrés et vendus par des femmes accroupies par terre , un chapeau conique vissé sur la tête . Certaines partent déjà chargées de leur palanche sur l'épaule , sous lequel pendent deux lourds paniers de calamars ou d'étrilles . On voit aussi des cagots d'huitres ,de langoustes , de gros coquillages mouchetés , de cigales de mer , de crabes aux pattes et aux pinces bleues et aussi de pétoncles .Ici l'hygiène n'est pas de rigueur : nous pataugeons dans des flaques d'eau où flottent les tripes des poissons et les carcasses de crabe car ici on ne prend que les pinces et on jette le reste . Cela fait le bonheur des chiens errants et des chats ! Quand ce n'est pas celui d’indigents ! Les appareils photos sont mis à rude épreuve , on ne sait plus où donner de la tête , projetés au milieu d'un tel spectacle à 360 degrés . Sur les tonnelles qui abritent les mieux équipées de ces poissonnières courent le liseron de mer  ;aussi prisé que celui des rivières , il est doté de feuilles beaucoup plus larges mais des même fleurs bleues . 



            Comme nous sommes partis très tôt ,vers 7h00, pour assister au déchargement des bateaux , nous repassons d'abord à l'hôtel pour prendre le petit déjeuner avant de continuer nos visites du matin . Tchin-tchin veut  ensuite nous montrer  une fabrique de nuoc man , la sauce vietnamienne par excellence qui est présente sur toutes les tables de restaurant et qui est utilisée dans beaucoup de plats locaux . Pour cela il faut suivre la route du front de mer mais cette fois dans l'autre sens . C'est l'odeur violente de poisson pourri qui nous indique que nous sommes bien arrivés . Le nuoc man est surtout fabriqué dans le sud du Vietnam car il faut un soleil très chaud et aussi un petit poisson , très développé par ici : apparemment il s'agit d'une sorte d'anchois . On dépose donc dans de grandes jarres en céramique des "anchois vietnamiens"avec du sel dans la proportion de trois quart , un quart , on tasse bien le tout et on recouvre avec un couvercle de bois chargé de grosses pierres . Il n'y a plus qu'à laisser pourrir au soleil pendant des semaines , voir des mois . Plus on laisse fermenter longtemps , plus la sauce est  bonne . On récupère le jus par un petit orifice ménagé en bas de la jarre . La première presse est vendue trois fois plus chère . Le produit est ensuite stocké dans de grandes cuves comme notre vin , puis mis en bouteilles . Un employé nous fait goûter le nuoc man ainsi obtenu  à l'aide d'une cuillère . On retrouve effectivement le goût des sauces que nous mangeons tous les jours, en plus concentré .Puis nous passons au magasin de la fabrique où ils vendent toutes sortes de produits à base de poissons : nous goûtons dans la foulés de petits anchois séchés tout simplement , de fines tranches séchées d'un poisson plus gros servies avec une sauce pimentée . Comme nous lui donnons un petit pourboire , il nous fait déguster un alcool très léger (5 degrés) fait avec les fruits du dragon, qui se révèle excellent d'un avis général .


















            Après cette étape gastronomique , nous continuons notre route jusqu'au sommet d'une petite colline pour visiter un site historique Cham . Tchin-tchin nous rappelle que les Chams , venus de Java s'étaient installés dans l'Annam , c'est à dire le Vienam du centre coincé entre les Viets au nord et les Khmers au sud . Ils s'étaient développés  malgré tout du II ème siècle au XIII ème siècle , date à laquelle Min Mang  , le deuxième empereur de la dynastie N'guyen , les avait chassé vers le sud . Comme nous l'avions vu au musée Cham de Hué , il s'agissait d'un peuple d'artistes , qui maitrisaient parfaitement la céramique et la construction d' édifices en briques . Ici nous découvrons deux magnifiques tours qui servaient au culte de Shiva mais aussi à observer ,car les tours étaient toujours construites en haut de colline pour voir arriver l'ennemi . L'agencement très varié des briques fournit une jolie facture à la façade de l'édifice . Ils utilisaient un mortier à base de miel et crème de riz : une fois qu'il savaient maçonné trois ou quatre lit de briques ils faisait cuire le tout en mettant le feu à de la paille de riz , ce qui rendait l'édifice très solide .





            Nous rentrons ensuite à l'hôtel pour retrouver Michèle et Jean Marie sur la plage et nous baigner de concert . Pas encore assez rafraichis par l'eau de la Mer de Chine , nous remettons ça dans la piscine . Une heure et demi de baignade finit par nous ouvrir l'appétit au point d'aller manger une salade d'anchois et un morceau de pizza face à la mer .







            Vers 15h30 nous retrouvons Tchin-tchin et le reste de la troupe sauf Michèle et Jean Marie , pour aller voir des dunes immenses qui tombent à-pic dans une lagune . Pendant une heure nous suivons la côte vers le sud ; elle se compose d'une succession d'interminables plages de sable blanc ,séparées par des îlots rocheux à peine séparés de la rive ou par de petits caps qui s'avancent timidement vers le large .La houle semble un peu plus forte que ce matin  ,  à en juger par les larges rubans d'écume  qu'elle laisse derrière elle , tranchant avec le bleu foncé de la mer .Nous prenons maintenant une petite piste à droite qui se rapproche d'une lagune d'où la  vue  sur une ligne de hautes dunes est imprenable .Devant nous un champs d'arachide d'un vert tendre nous offre un magnifique premier plan . Sur l'autre rive ,le rempart  de sable prendre des reflets dorés avec la chaude lumière de fin d'après midi .Nous continuons notre route jusqu'à l'entrée de ce mini sahara où nous louons un 4x4 russe qu'un jeune vietnamien conduit comme un kamikaz. En deux minute nous voilà à portée du sommet de la plus haute dune . Il ne reste plus que quelques centaines de mètres à parcourir à pieds pour atteindre une magnifique arête qui ondule doucement devant nous . Un vent violent soulève le sable qui se met à nous cingler les jambes. Il faut se dépêcher de mitrailler le spectacle pour pouvoir ranger rapidement l'appareil  photo sous la chemise . Le soleil se couche malheureusement derrière un petit nuage, nous empêchant de voir rosir les dunes . Pour rentrer le kamikaz se sent obliger de nous montrer ce qu'il sait faire en plongeant successivement de plusieurs arêtes , droit dans le vide . Dominique ne tarde pas à râler . Dès notre retour à l'hôtel nous nous offrons une petite baignade en piscine pour nous rafraichir . Puis nous terminons la soirée par une dégustation de langoustes de la Mer de Chine grillée .






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