SEIZIEME JOUR ; LE 25 OCTOBRE 2019
Après une demi-heure de route ,nous stationnons devant une grande baie , envahie de bateaux de pêche , peints en bleu et décorés de rouge , qui se balancent au mouillage , à distance du rivage . Ce sont de petites embarcation rondes , comme les paniers flottants que nous avions utilisé à Hoï An , qui assurent le débarquement du poisson à l'aide de grandes nasses en bambous ou en plastique . En fait le marché au poissons a lieu sur la plage , directement sur le sable : les coquillages , les crustacés , les poissons ainsi débarqués sont aussitôt vidés , trillés , calibrés et vendus par des femmes accroupies par terre , un chapeau conique vissé sur la tête . Certaines partent déjà chargées de leur palanche sur l'épaule , sous lequel pendent deux lourds paniers de calamars ou d'étrilles . On voit aussi des cagots d'huitres ,de langoustes , de gros coquillages mouchetés , de cigales de mer , de crabes aux pattes et aux pinces bleues et aussi de pétoncles .Ici l'hygiène n'est pas de rigueur : nous pataugeons dans des flaques d'eau où flottent les tripes des poissons et les carcasses de crabe car ici on ne prend que les pinces et on jette le reste . Cela fait le bonheur des chiens errants et des chats ! Quand ce n'est pas celui d’indigents ! Les appareils photos sont mis à rude épreuve , on ne sait plus où donner de la tête , projetés au milieu d'un tel spectacle à 360 degrés . Sur les tonnelles qui abritent les mieux équipées de ces poissonnières courent le liseron de mer ;aussi prisé que celui des rivières , il est doté de feuilles beaucoup plus larges mais des même fleurs bleues .
Comme nous sommes partis très tôt ,vers 7h00, pour assister au déchargement des bateaux , nous repassons d'abord à l'hôtel pour prendre le petit déjeuner avant de continuer nos visites du matin . Tchin-tchin veut ensuite nous montrer une fabrique de nuoc man , la sauce vietnamienne par excellence qui est présente sur toutes les tables de restaurant et qui est utilisée dans beaucoup de plats locaux . Pour cela il faut suivre la route du front de mer mais cette fois dans l'autre sens . C'est l'odeur violente de poisson pourri qui nous indique que nous sommes bien arrivés . Le nuoc man est surtout fabriqué dans le sud du Vietnam car il faut un soleil très chaud et aussi un petit poisson , très développé par ici : apparemment il s'agit d'une sorte d'anchois . On dépose donc dans de grandes jarres en céramique des "anchois vietnamiens"avec du sel dans la proportion de trois quart , un quart , on tasse bien le tout et on recouvre avec un couvercle de bois chargé de grosses pierres . Il n'y a plus qu'à laisser pourrir au soleil pendant des semaines , voir des mois . Plus on laisse fermenter longtemps , plus la sauce est bonne . On récupère le jus par un petit orifice ménagé en bas de la jarre . La première presse est vendue trois fois plus chère . Le produit est ensuite stocké dans de grandes cuves comme notre vin , puis mis en bouteilles . Un employé nous fait goûter le nuoc man ainsi obtenu à l'aide d'une cuillère . On retrouve effectivement le goût des sauces que nous mangeons tous les jours, en plus concentré .Puis nous passons au magasin de la fabrique où ils vendent toutes sortes de produits à base de poissons : nous goûtons dans la foulés de petits anchois séchés tout simplement , de fines tranches séchées d'un poisson plus gros servies avec une sauce pimentée . Comme nous lui donnons un petit pourboire , il nous fait déguster un alcool très léger (5 degrés) fait avec les fruits du dragon, qui se révèle excellent d'un avis général .
Après cette étape gastronomique , nous continuons notre route jusqu'au sommet d'une petite colline pour visiter un site historique Cham . Tchin-tchin nous rappelle que les Chams , venus de Java s'étaient installés dans l'Annam , c'est à dire le Vienam du centre coincé entre les Viets au nord et les Khmers au sud . Ils s'étaient développés malgré tout du II ème siècle au XIII ème siècle , date à laquelle Min Mang , le deuxième empereur de la dynastie N'guyen , les avait chassé vers le sud . Comme nous l'avions vu au musée Cham de Hué , il s'agissait d'un peuple d'artistes , qui maitrisaient parfaitement la céramique et la construction d' édifices en briques . Ici nous découvrons deux magnifiques tours qui servaient au culte de Shiva mais aussi à observer ,car les tours étaient toujours construites en haut de colline pour voir arriver l'ennemi . L'agencement très varié des briques fournit une jolie facture à la façade de l'édifice . Ils utilisaient un mortier à base de miel et crème de riz : une fois qu'il savaient maçonné trois ou quatre lit de briques ils faisait cuire le tout en mettant le feu à de la paille de riz , ce qui rendait l'édifice très solide .
Nous rentrons ensuite à l'hôtel pour retrouver Michèle et Jean Marie sur la plage et nous baigner de concert . Pas encore assez rafraichis par l'eau de la Mer de Chine , nous remettons ça dans la piscine . Une heure et demi de baignade finit par nous ouvrir l'appétit au point d'aller manger une salade d'anchois et un morceau de pizza face à la mer .
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