QUATORZIEME JOUR ; LE 23 OCTOBRE 2019




       Comme hier , nous avons décidé avec Tchin-Tchin de partir relativement tôt vers 8h00 pour exploiter au mieux la journée qui doit nous mener à Dalat , à 4 heures de route d'ici . J'ose espèrer qu'aujourd'hui on ne perdra pas son temps en photo de famille inutile avec les chauffeurs , en pause café à répétition ou en arrêt photo  pour un tournesol mexicain !Sans compter les attente du bon vouloir du chauffeur qui fait la sieste et que l'on doit attendre à la sortie du resto ou au passage du pont suspendu comme la veille ! Ceci nous a quand même privé de la visite de Plei Tonghia , Kon Robang de Pleikep et de BienHo ainsi que du lac de T'nung et je ne parle pas de la chute d'eau de Dray Nur que nous devons faire aujourd'hui !




            Après une petite mise au point concernant le programme à venir ,nous prenons la route de Dalat vers 8h00 comme prévu . Comme hier ,dès la sortie de la ville nous traversons des plantations de caféiers et de poivriers qui s'étendent à perte de vue sur le plateaux . Au bout d'une demi heure , nous prenons une petite route à droite qui  s'enfonce dans la nature , alternant asphalte et portions de pistes poussiéreuses .Tchin_tchin nous montre qu'ici les lianes de poivrier s'enroulent le long du tronc d'un Tchao , espèce d'arbre venant du nord avec un tronc lisse et un plumeau de branches et de feuilles au sommet qui donne de l'ombre au poivrier . Nous arrêtons aussi pour voir à quoi ressemblent les arbres à  noix de cajou : de taille moyenne, ils ont des feuilles charnues et  luisantes comme les lauriers décoratifs de nos clôtures . Encore  quelques kilomètres de pistes et nous atteignons un superbe village Gia Rai avec d'authentiques maisons, faites de planches disjointes .Etroites et très longues , elles sont et construites sur pilotis . Elles ont de la gueule quand même ! Dommage que les  feuilles de lataniers ont fait place aux tôles rouillées sur les toits , certainement plus étanches lors des pluies diluviennes de la mousson. Des autochtones remuent le riz étalé sur le sol devant chez eux avec une sorte de rateau à larges dents, ou plus simplement avec les pieds ,comme une vieille villageoise en fait la démonstration devant moi . Au milieu du village , nous passons devant l'école équipée d'une grande cour et de plusieurs classes , ce qui prouve qu'il y a beaucoup d'enfants par rapport au nombre de maisons.




   











     Après cette escale très agréable chez les Gia Rai , nous continuons la piste parmi des rizières inondées, pour atteindre Dray Nur : dans un cadre volcanique, où les orgues basaltiques omniprésents exhibent leur colonnes octogonales un peu partout ,nous empruntons un petit sentier , puis un escalier, sous une voûte de végétation tropicale . Des arbres immenses s'accrochent aux rochers basaltiques par un  réseaux inextriquable de racines, de part et d'autre  de notre chemin ,qui finit par nous amèner à un balcon naturel . Droit devant nous , une rivière plonge du haut d'une falaise , formant un lac bleu turquoise  30 mètres plus bas . Quel  superbe drapée d'écume s'offre à nos yeux tout en masquant partiellement l'entrée d'une longue grotte .Celle-ci amplifie le  grondement sourd  qui nous accompagne depuis notre arrivée  . De part et d'autre  de notre balcon des lianes ,tombent de la voûte de verdure jusqu'à la surface de l'eau . Plus bas en aval, les villageois ont construit un immense pont suspendu , permettant de gagner l'autre rive .



   













      Après cette balade rafraichissante , il faut reprendre les 4x4 sur une vingtaine de bornes afin  de rejoindre la route principale , histoire d'aller visiter une  des briqueteries de la région .On assiste à toutes les étapes de la fabrication : la livraison de la glaise par un camion-benne , le chargement du tapis roulant avec une pelleteuse ,le moulage et le découpage des briques , puis le séchage . Ici toutes les manipulations se font à la main .  Tchin-tchin nous explique que les journées de travail durent 8 heures, ou plus quelquefois en saison sèche, et cela 6 jours par semaine . Jusqu'au séchage le personnel est masculin . Par contre pour tout ce qui de la cuisson , ce sont les femmes qui s'en occupent . Elles vont chercher les briques sèches à l'aide de gros chariots sans aucune motorisation et chargent les fours . C'est aussi un groupe de femmes qui sort les briques une fois cuites , malgré la chaleur épouvantable qui règne sous les tôles du hangar
 


    Nous reprenons ensuite les voitures pour continuer notre descente plein sud . Le bas d'une côte nous offre de jolies vues sur  un ensemble de rizières d'un vert tendre, qui descendent en terrasses étagées .Tchin-tchin nous explique qu'il s'agit ici de riz semé et non repiqué comme dans le nord,ce qui permet de désherber entre les lignes à l'aide d'un bambou .Dans le nord on arrive à faire trois récoltes par an , le cycle de maturation du riz étant de 90 jours .Au cours d'un autre arrêt photo demandé par Gérard , qui a repéré un tailleur de pierre pour monuments funéraires , nous découvrons juste à côté , un atelier de fabrication de tiges d'encens : sur des étagères installées en plein soleil , celles-ci sont entrain de sécher . Nous voyons que les poignées sont toutes teintes en rose , mais que la partie odorante peut être de différentes couleurs selon le parfum utilisé . Nous ne tardons pas à arriver dans un village Mnong ,doté de magnifiques maisons  en bois sur pilotis, d'une longueur impressionnante . Bien souvent l'escalier qui mène à la terrasse est taillé dans un  gros tronc d'arbre à peine équarri . Les murs de certaines sont en lamelles de bambou tressées . J'en trouve même une près du lac, d'une longueur impressionnante ,avec un toit en feuilles de latanier . Comme le village est installé sur les rive du lac Lake , les pêcheurs du village utilisent encore des pirogues creusées dans  un gros tronc, même si maintenant il est interdit  d'en fabriquer de nouvelles .
          Tchin-tchin nous convie maintenant à une balade à dos d'éléphant , en nous répartissant par couple . Il faut grimper en haut d'un escalier métallique pour pouvoir accéder à la nacelle ,accrochée sur le sommet du dos du pachyderme . Le cornac se met alors à donner des coups de pieds dans les grandes oreilles mouchetées pour le faire démarrer . Nous traversons alors le village en file indienne . Parvenu devant une terrasse de restaurant , notre éléphant balance un coup de trompe vers une table et vole une noix de coco coupée en deux ,au passage . Le cornac arrête alors la marche pour lui en donner une deuxième avant de descendre dans les eaux du lac . Une fois éloigné d 'une dizaine de mètres de la rive , on ne perçoit plus le balancement des pas : eh oui ,  le pachyderme nage ,avec nous et le cornac sur le dos . C'est incroyable . Nous avons tout à coup l'impression d'être à bord d'un radeau qui dérive . Au loin nous voyons un  troupeau de buffles venir se baigner dans le lac .Après quelques photos de groupe  perchés sur nos pachydermes flottants, nous continuons à "naviguer" de la sorte jusqu'à sortie du village . Déjà entamée depuis ce matin par une tourista , puis  maintenant par un coup de chaleur sur le lac , Michèle nous fait un superbe malaise vagal . Un peu de fraicheur et une bonne réhydratation s'impose .Nous allons ensuite manger dans une petite taule installée en face où  l'on nous sert un pho  au potiron et à la patate douce , puis des brochettes de boeuf et enfin, certainement les meilleurs nems  du voyage, qui ressemblent à des nids d'ange avec leurs vermicelles de riz qui croquent sous la dent. Comme à l'issu du repas nous dégustons un excellent café ,Dominique décide d'en acheter un kilo pour le ramener chez nous . Tchin-tchin nous explique qu'il n'y a pas de reproduction chez les éléphants en captivité . Il faut donc aller les chercher dans la nature , ce qui n'est plus possible au Vietnam à cause du surpeuplement et de la déforestation massive . Ceux-ci ont été capturés au Laos et au Cambodge , plus sauvages , où il existe encore de vastes espaces de forêt primaire , ces pachydermes demandant facilement une centaine de kilomètres carrés comme espace vital.



   













       Avant de reprendre la route  de Dalat , nous finissons la visite du village de Jun en admirant la confection des maisons Mnongs . Très rapidement nous nous mettons à attaquer la montagne sur une chaussée en très mauvaise état . Pas drôle de taper sur l'ordinateur avec les ornières et les virages qui se succèdent . Puis nous nous mettons à suivre les rives d'un immense lac de barrage ,avant d'en emprunter la digue, pour passer sur l'autre rive .Partout autour de nous, c'est le domaine des caféiers, qui grimpent  à l'assaut des pans de montagnes , souvent très abruptes . Nous passons une espèce de col à 1100 mètres ,avant de plonger sur l'autre versent, sous de gros nuages menaçants . Arrivés à mi-pente, la pluie se met à tomber violemment . Nous finissons la route de Danang à l'arrache au milieu d'une circulation infernale et dans l'obscurité la plus totale . Notre chauffeur roule à 60 km/h , le moteur à la limite de caler à 1200 tours/ minute , une roue de chaque côté de la ligne blanche ! L'arrivée sur la ville et le lac est superbe avec toutes ces guirlandes et ces enseignes lumineuse . A 18h30 , nous nous installons à l'hôtel Monet Garden Villa après une journée marathon mais très enrichissante . Rien à voir avec la veille . Merci Tchin-tchin pour cette excellente journée . Fatigués , nous décidons de manger à l'hôtel et nous en profitons pour goûter le vin de Dalat qui ressemble à nos beaujolais .

















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