ONZIEME JOUR : LE 20 OCTOBRE 2019



        Malgré un sommeil profond , certainement du à la fatigue , nous entendons quand même la pluie tambouriner sur les volets pendant une partie de la nuit . Frustrés par notre arrivée tardive hier soir , nous nous dépêchons après le petit déjeuner , d'aller voir le Pont Japonais qui se trouve sur un affluent de la rivière à quelques encablures de l'hôtel . C'est en compagnie de Annie et Christian que nous partons dans la cohue du matin . Après avoir remonté la ruelle de l'hôtel  ,il faut prendre à droite pour emprunter un axe plus important, jusqu'à la rivière . Comme celui que nous avions vu du côté de Hué ,celui-ci fut construit à la  fin du XVIII ème siècle . Entièrement construit en bois , il est ombragé par un toit de pagode en tuiles, aux angles retroussés . De chaque côté de l'étroite chaussée en planches, qui le traverse , on peut voir un banc de bois patiné par les siècles .Des lanternes en soie permettent de le traverser la nuit .

   













       Nous rentrons ensuite à l'hôtel en traversant à nouveau la vieille ville interdite aux voitures mais envahie de scooters dont la conduite est anarchique . C'est d'autant plus dangereux et incommode que les trottoirs déjà étroits sont envahis par les petits restaurants ambulants et aussi par  des rangées de deux-roues en stationnement . Nous devons y retrouver le reste du groupe et Tchin-tchin pour aller faire une balade en vélo . Avant de décoller , notre guide nous explique qu'il y a eu trois influences dans l'architecture des maisons de Hoï An : chinoise , et japonaise amenées par les commerçants puis française par la colonisation avec des façades à colonnade  . Une fois notre monture enfourchée , nous prenons la direction du fleuve . Bien que nos vélos soient de meilleure qualité que la dernière fois  à Tam Coc , il faut faire très attention pour se  frayer un chemin parmi les piétons et les scooters . Parvenus au bout de la rue piétonne , il faut tourner à gauche mais surtout sans s'arrêter , à la vietnamienne , en coulée continue , la moindre hésitation pouvant déstabiliser l'adversaire . Pas facile de rester cool dans une vraie avenues avec des voitures et des bus qui klaxonnent à tous vas . On sait que la piste où on arrivera en face est déjà occupée par des deux roues , il faut donc en permanence pivoter un peu à droite , puis un peu à gauche à la recherche d'un couloir libre de 50 centimètres  de large que très vite il faudra abandonner pour en trouver un autre . Mieux vaut ne pas être distrait !  Nous longeons maintenant le cours d'eau , pour  se trouver très vite face à un marché aux légumes qu'il faut traverser . Ici , on se heurte en plus aux piétons qui débouchent de tous les côté , parfois chargés d'énormes sacs qui prennent une place pas possible , sans compter les vieilles paysannes portant sur l'épaule leur palanche de bambou sous lequel balancent deux grands plateaux  ronds chargés de fruits . C'est l'enfer ! A un moment je suis obliger de taper à plusieurs reprises dans le scooter  de devant avec ma roue pour que sa conductrice daigne avancer . Après nous être regroupés à la sortie de cette cohue , nous commençons à nous éloigner du vacarme du centre  avec grand plaisir. Ouf ! Par contre nous perdons le confort de l'ombre des arbres et des maisons pour affronter le soleil déjà hardant . Comme en ville nous constatons qu'à la campagne des hauts parleurs , installés en haut des pylones , diffuse des message de  propagande et comme aujourd'hui c'est le jour de la "Femme Vietnamienne" , les autorités du parti y mette le paquet !!







         Après une petite demi heure de pédalage,  nous arrêtons sur les rives de la rivière Thu Bon, pour aller visiter  la forêt de cocotiers en partie immergée, à bord de petits sampans de forme circulaire . Ils sont fabriqués avec des lames de bambou tressées et enduites de résine . Nous grimpons deux par deux à bords de ses petites embarcations . Il faut la dextérité des autochtones pour arriver à faire avancer droit de telles embarcations , surtout  avec l'aide d'une seule rame ! Nous remontons des chenaux bordés de lataniers, dont les palmes s'inclinent nonchalamment sur notre passage . Malheureusement la marée est basse , et donc le niveau de l'eau se trouve insuffisant pour explorer correctement les chenaux secondaires . Et puis c'est dimanche , résultat l'affluence des touristes locaux gâche beaucoup la balade . En effet  , les Vietnamiens aiment le bruit ,  aussi  notre sortie en sampan tourne en véritable fête foraine avec musique techno à décalaminer les oreilles . On nous invite même à lancer le filet moyennant un petit pourboire ! Heureusement qu'au retour Tchin-tchin nous paie une tournée de noix de coco fraîches que l'on déguste à la paille sous un préau doté de plusieurs ventilateurs .
            Nous reprenons alors les vélos pour aller au village de  Tra Que ( prononcé tcha coué) distant de cinq kilomètres . Par chance nous avons la brise marine dans le nez , ce qui nous permet de mieux supporter l'ardeur du soleil . Nous nous arrêtons en route pour photographier la rivière Thu Bon et aussi des palmes de lataniers qui sèchent au soleil avant d'être posées sur un toit ou cousues sur un moule à chapeau conique . Nous quittons ensuite la route pour prendre une petite piste sur la gauche : aussitôt celle-ci se met à zigzaguer  parmi les bassins d'élevage de poissons, délimités par de petites digues herbeuses , puis entre les parcelles de cultures maraîchères  . Ici les paysans font de profonds sillons pour favoriser le drainage de la terre souvent gorgée d'eau . C'est  vraiment superbe ce patchwork, fait d'étroites bandes aux mille nuances de vert . Un peu plus loin nous nous arrêtons près d'un groupes de petites maisons où nous avons la surprise de voir une grande volière peuplée d'hirondelles . Comme en Chine ,le but est d'en récupérer les nids dans lesquels les oiseaux recrachent les crevettes  qu'ils pêchent pour leur progéniture , déjà malaxées et pré-digérées dans leur jabot  . Cela sert pour la cuisine mais surtout dans la médecine traditionnelle .
          Nous nous arrêtons pour casser la croûte dans une ferme où l'on peut mettre la main à la pâte pour faire la cuisine .Nous nous contentons de regarder comment on pile le riz gonflé préalablement dans l'eau avec une meule pour obtenir une crème blanche onctueuse que l'on fait ensuite cuire comme une crêpe , mise à part qu'ici on utilise un linge tendu au dessus d'une marmite d'eau bouillante en guise de poêle .Lorsque la galette est cuite , elle devient translucide : coupée en lamelle , cela devient les pâtes de riz (ou vermicelle) que les Vietnamiens mettent dans le pho . Nous passons ensuite à table pour goûter des crevettes joliment présentées, enroulées autour d'herbes aromatiques et de fleurs , du liseron bouilli ,du poissons cuit dans une sauce sympathique , une fricassée de boeuf et bien sur du riz , puis des nems à confectionner soi même . Nous terminons par un beau plat de fruits du dragon , de mangues et d'oranges.



           Après le repas nous commençons par rendre visite à des artisans travaillant le bambou .Je ne voulais pas croire Tchin-tchin lorsqu'il me racontait qu'ils étaient capables de fabriquer des vélos . Et bien oui , regardez  plutôt les photos , c'est incroyable ! Mais ils ne s'arrêtent pas là , ils fabriques des centaines d'articles très esthétiques : des meubles , des lampes , des stylos , ...  Nous traversons ensuite une zone peuplée de rizières plus ou moins inondées suivant leur degré de maturité . Tchin-tchin nous explique qu'ici dans le secteur de Hoï An, on cultive de moins en moins le riz , car le prix du mètre carré a décuplé ces dix dernières années à  cause de la fièvre de l'immobilier et donc on exproprie beaucoup les paysans : certains osent manifester avec des pancartes sur la place Ba Dinh à Hanoï . Malgré tout le Vietnam produit quand même  les 20 millions de tonnes de riz nécessaire à sa consommation .Nous rentrons ensuite en ville pour visiter la congrégation chinoise : il s'agit d'un temple bouddhiste construit par la communauté chinoise qui était venue faire du commerce à partir du XVIIIème siècle en accord avec la dynastie N'guyen .Ils furent  ensuite expulsés au moment de la guerre sino-vietnamienne .Nous voyons au plafond de la pagode des serpentins d'encens avec un ex-voto écrit à l'intérieur : Tchin-tchin nous avait expliqué que l'encens se présente sous trois aspects : les petits bâtonnets classiques que l'on voit partout sur les autel , les serpentins de forme conique , et la poudre que l'on répand sur la braise des braseros installés au pied des temples .





            Nous partons ensuite revoir le Pont Japonais , appelé ainsi parce qu'il fut offert par des commerçants japonais . Nous  continuons nos investigations en allant de l'autre côté de la rivière  pour visiter une vieille demeure datant de 1780 tout en bois de fer de couleur noir . Avec son balcon qui court tout au long du premier étage , elle a une certaine élégance . Une violente pluie tropicale nous tombe dessus lorsque vers 15h15 il faut se rendre au théâtre pour assister à un petit spectacle de musique et de danse traditionnelle . Au retour Tchin-tchin profite que nos épouses soient parties acheter des lanternes pour nous emmener choisir  pour elle ,des foulards en soie offert par Motaïba (c 'est à dire par N'guyet et Sébastien ) car aujourd'hui c'est la journée de la "Femme Vietnamienne" . Un grand merci à tous les deux de la part de nos chères moitiés .






            De retour à l'hôtel , ruisselants  de sueur depuis ce matin , nous nous précipitons à la piscine pour long bain salvateur . Puis nous nous octroyons deux heures de repos après cette journée sportive sous le soleil , histoire de s'occuper des photos et du blog . Puis nous nous retrouvons au Bamboobar , la taule installée à côté de l'hôtel où nous avons bien mangé hier soir . Pour la seconde fois , nous essayons le canard , mais plus en fricassée au gingembre et aux oignons , ce soir il est grillé après avoir été enduit de miel et servi en petits morceaux baignant dans une sauce très relevée : c'est excellent .









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