NEUVIEME JOUR : LE 18 OCTOBRE 2019


      Pas de panique ce matin , c'est plus cool, car nous logeons sur place à Hué ,la capitale de la dernière des 5 dynasties vietnamiennes , les N'guyen , qui ont régné de 1802 à 1945 .Le fondateur de cette dynastie s'appelait Gia Long  .  Après un petit déjeuner buffet pris face à la Rivière des Parfums , nous partons aussitôt visiter  la troisième ville du Vietnam après Saïgon et Hanoï . Même si elle a perdu son pouvoir administratif , elle représente aux yeux des autochtones la capitale culturelle . Comme nous avons pu le constater hier soir lors de notre arrivée , Hué est aussi un haut lieu du tourisme vietnamien .
           Nous retrouvons Tchin-tchin vers 8h30 à la réception ainsi que nos chauffeurs pour nous faire déposer dans l'enceinte même de la forteresse après avoir suivi un moment la Rivière des Parfums ; elle est ainsi nommée parce l'été les fleurs des frangipaniers qui en peuplaient les rives tombaient sur l'eau et la parfumaient .Nous traversons Huong Song  , c'est son nom en Vietnamien ,pour franchir  ensuite les douves et entrer par la porte fortifiée  coté nord . On peut admirer au passage deux batteries d'énormes canons : neuf au total , soit un par empereur de la dynastie N'guyen , cinq d'un coté et quatre de l'autre ,coulés avec le bronze des canons pris aux adversaires (en autre  à la dynastie "Le"  précédente ) .  Ils sont d'une épaisseur redoutable et couverts de magnifiques motifs . Appelés "généraux" ,ils ne servirent jamais .


            Cette fois à pieds nous franchissons la seconde enceinte, par une porte aux toits de pagode ,et magnifiquement décorée de dragons  très colorés ,pour pénétrer dans la "Cité Interdite" , la demeure de l'Empereur . C'est superbe avec les reflets dans l'eau des douves et cette chaude lumière du matin .Comme son homologue de Pékin , celle-ci est d'un plan carré et dotée d'une porte sur chaque côté selon les quatre points cardinaux .  Une fois à l'intérieur de la cour  ,il faut traverser un large bassin débordant de carpes  koï  (symbole de la prospérité) sous le  regard inquisiteur de deux Chiens-Lions (symbole de la puissance ) . Il faut alors gravir quelques marche pour pénétrer dans une immense pagode rectangulaire soutenu par une importante charpente de bois laqué rouge : l'or et le rouge étant les deux couleurs impériales . c'est ici que l'empereur travaillait et recevait soit les mandarins , soit les délégations étrangères . Par chance , Tchin-tchin nous pilote de façon à ne pas être gênés par les nombreux visiteurs . Pour cela , il nous fait pivoter sur la gauche pour continuer par le secteur des temples impériaux eux aussi protégés par une haute muraille d'enceinte . Partout des arbres exotiques et des pare-terres de fleurs font oublier la rigidité et l'austérité de ces défenses . A près avoir franchi plusieurs portes aux toitures recourbées vers le ciel , nous entrons dans une cour séparant deux temples de forme rectangulaire construits au sommet de quatre à cinq marches et ouverts sur toute la longueur de la façade par des portes de bois peinte en rouge et laissant filtrer la lumière entre des successions de lames . Huit énormes cendriers en bronze pesant plus de deux tonnes chacun s'alignent en bas des marches .Des musiciens ,habillés en mandarins ,accompagne notre visite d'un agréable fond sonore sous forme de musique traditionnelle de la cour de l'Empereur . Nous pénétrons dans celui de gauche pour découvrir une succession d'autels couverts d'offrandes et de baguettes d'encens : il y en a un pour chacun des neuf Empereurs de la dynastie N'guyen : nous voyons en particulier celui de Gia Long , le fondateur , celui de son fils Minh Mang dont nous irons voir le Mausolée cette après midi , et celui de Tu Duc , un Empereur venu faire ces études en France et qui favorisa de ce fait la colonisation française .


            Nous revenons sur nos pas pour nous diriger  vers  une cour intérieure où des bâtiments aux toits de pagode sont disposés en atrium autour d'un bassin couvert de lotus blanc  . Tchin-tchin nous explique que la nuit , lorsque les fleurs de lotus sont ouvertes , un mandarin de la cour était tenu de déposer des grains de thé dans une centaine de celles-ci .Dans la journée la fleur se fermait et avec l'humidité et la chaleur du soleil le thé se parfumait . Il n'y avait plus qu'à repasser la nuit venue pour récupérer les grains de thé parfumés pour l'Empereur .Pendant que nous faisons une petite pause entre hommes tout en admirant les  îlots disséminés sur le plan d'eau , nos chères moitiés s'empressent d'aller acheter des chapeaux en latanier pliant pour la somme de 50 000 dongs chacun , soit 2 euros pièce !
    Tchin -tchin nous montre également deux symboles chers aux Vietnamiens  , un rond avec des lignes parallèles dedans et un autre où figure la croix gammée qui aurait inspiré notre voisin Adolf . Toujours à la recherche de la race aryenne  originelle, il avait envoyé des "chercheurs" en Asie Mineur  puis au Tibet et c'est là qu'il aurait eu le béguin pour la fameuse croix ! Regardez les deux photos qui suivent !

          A coté se trouvait un autre enclos où avait lieu des combats singuliers entre animaux tels que (tigres ou éléphants) et "gladiateurs" . Puis nous repartons vers le centre de la "Cité Interdite" pour visiter la salle du trône . Il s'agit d'une copie , le vrai ayant été détruit .Nous admirons aussi au passage un pousse-pousse de mandarin et un palanquin . Tchin-tchin nous raconte que les combats ont fait rage ici , les deux camps se battant au corps à corps pour éviter de trop détruire les lieux . Parfois Vietcongs du nord et sud vietnamiens se trouvaient de part et d'autre d'un mur ,au point de sentir la cigarette des autres . La restauration de la "Cité Interdite" a été permise grâce aux plans et croquis fait par les historien français : tous ces documents sont actuellement à Aix en Provence . Il nous parle aussi d'un autre français Georges Condomoras , qui s’intéressât de prés au Vietnam , en s'immergeant parmi les ethnies des hauts Plateaux pendant plus de 20 ans , chez les Gia Raiset Ba Nas en autres .


            Nous partons ensuite manger dans le centre ville : Tchin-tchin nous fait goûter des "banh béo" , des tapas made in Vietnam : il y a des spécialités à base de pâte de riz mélangée avec de la poudre de crevettes , le tout cuit dans des feuilles de bananier , de petites verrines avec de la pâte collante et des crevettes , un genre de beignet , une sorte d'omelette en petits morceaux saupoudrés de poudre de crevettes et trois sauces : soja , ail et piment . L'ensemble n'est pas mauvais et ça a le mérite d'être léger pour le midi comme nous le souhaitions .




            Nous reprenons les 4x4 pour aller voir un pont couvert  : il date de 1776 lorsque les N'guyen n'était encore que simple seigneur . Ce pont fut financé par un mandarin de la cour , en rachat d'une faute grave . Nous profitons de ce détour pour visiter un petit village spécialisé dans la fabrication des chapeaux coniques en feuille de Latanier .Sur un moule fait en bambou ,de vieilles femmes cousent inlassablement deux couches de fibres végétales en ayant soin de laisser entre elle , des motifs en papier . Résultat des dessins apparaissent lorsqu'on regarde la lumière à travers le chapeau . Puis ils sont enduits d'un vernis les rendant parfaitement étanches . Michèle craque et en achète pour ces petites filles pendant qu'Annie apprend à coudre le latanier ; c'est peut-être le début d'une vocation . Si d'aventure on voit proliférer les chapeaux chinois en Auvergne , on saura pourquoi !




            Nous continuons la balade en allant jusqu'à la lagune Chuon où nous empruntons une barque à moteur très effilée : nous allons voir les cabanes sur pilotis des pêcheurs en naviguant parmi les immenses frayères délimitées par des clôtures en filets de pêche tendus sur des bambous plantés dans le fond de la lagune . Au soleil couchant  les reflets sur l'eau  sont de toutes beautés , sans compter  avec les embarcations ,qui à contre jour , se transforment en ombres chinoises dans le petit port .
       


       Après une petite heure de repos à l'hôtel , nous sortons voir les animations de la capitale culturelle du Vietnam . Partout des musiciens s'adonnent à leur passion pendant que d'autres s'égosillent dans les micro de tous les karaokés branchés . Toutes les terrasses débordent de monde . Après quelques hésitations , nous retournons manger à la taule d'hier soir ; les brochettes de crevettes roulées dans le riz puis grillées et le curry de poisson ont toujours autant de succès que la veille dans notre petite troupe .




       

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