DIXIEME JOUR : LE 19 OCTOBRE 2019
Quelques kilomètres plus loin , nous commençons l’ascension du col des Nuages , haut de 500 mètres . Il s'agit d'un petit col côtier , qui sert de barrière entre le nord plus frais et le sud plus ensoleillé : il parait que le nom de la ville de Da Nang au pied du versant sud viendrait du "ouhaa " lâché par les gens qui parviennent au sommet . Une seconde version dit que Da Nang , troisième ville du Vietnam, viendrait du nom d'une princesse Cham : leur ancien royaume occupait la bande étroite du centre du pays appelé Annam ..40 000 d'entre eux musulmans furent chassés vers le sud à la frontière cambodgienne, du côté de Chau Doc .A partir du IX ème siècle , Hoï An devient un port Cham important où les commerçants irakiens et iraniens viennent chercher les épices et la soie que les caravanes ramenaient en Europe . D'où l'importation de la religion musulmane chez les Chams . Les 80 000 autres suivaient la religion bouddhiste de type petits véhicule venant de Java . A partir du XIII ème siècle c'est le déclin du port qui s'ensable à cause des alluvions apportées par une petite rivère descendant des montagnes . Sur la route du col nous voyons des tours carrées en briques : ils s'agit de postes d'observations et de défenses construites par les N'gueyen pour éviter les invasions venant du sud . Du haut du col des Nuages la vue sur la côte est superbe ,montrant de grandes plages de sable blanc soulignées par l'écume des vagues et tranchant avec le vert intense de la foret tropicale qui descend les pentes abruptes de la cordillère Truong Son . Après un petit arrêt ,nous amorçons la descente tout aussi impressionnante que l'ascension , enchainant virage sur virage , sans compter les nombreuses épingles à cheveux .Par endroit de petits pagodons rappellent les nombreux accidents de circulation qui émaille la descente .On voit aussi des jets d'eau qui servent au refroidissement des pneus de camion tant le route du col est redoutée . C'est pour cela que maintenant elle est doublée par la route de la côte dotée de tunnels .
Parvenus en bas, nous longeons la côte bordée de cocotiers pour gagner Da Nang et la presqu'ile de Son Tra . Nous nous arrêtons un peu plus loin sur la droite , à proximité d'un immense port de pêche envahi de bateaux bleus clairs , dotés d'un oeil sur l'avant pour chasser les mauvais esprits .Dans les mâtures, des guirlandes de spots brillent au soleil : ici on pêche au lamparo . Un pêcheur sous marin attire notre attention en faisant des bulles avant de remonter les bras chargés d' un superbe panier d'huitres . La rive est envahie de fleurs mauves ,en forme de mini cornets d'ancien phonographe : il s'agit de liseron de mer, qui rampe en longues lianes s’entremêlant sur la grève .Au loin, on voit déjà le bouddha de 67 m de hauteur , blanc de la tête aux pieds ,qui se découpe superbement sur le bleu du ciel . Nous reprenons la voiture pour aller visiter la pagode Linh Ung : cette pagode dont la construction fut commandité par un bonze très influent , mort il y a 3 ans ,a coûté la modique somme de 17 millions de dollars US .Cela rapporte d'être membre du parti ! Nous commençons par voir une pagode en forme de tour, de forme octogonale surmontée d'un stupa . Puis nous traversons une série d' esplanades peuplées de grands bonzaïs poussant dans de superbes céramiques ou dans des jardinières de pierre décorée de bas-reliefs .Nous débouchons enfin face à un bâtiment rectangulaire ,aux toits de pagode, encadré de deux massives tours carrées . Il faut se déchausser et mettre une jupe au dessus de notre short par décence ! Ici aussi il y a des représentations de Bouddha partout , en bois sculpté , en bronze , en pierre , bedonnant , ou souriant , ...il y en a pour tous les goûts . Les autels croulent sous les offrandes . Il a du succès notre bonze coco !! Pas étonnant qu'il soit aussi riche avec les dons de tous les pèlerins qui passent par ici . En route Tchin-tchin nous parle un peu de Da Nang, qui est la troisième ville du pays et aussi un grand port . Pendant la guerre il fut d'abord utilisé par les Français , puis par les Américains . C'est d'ici que partaient les escadrilles de B-52 avec leur cargaisons de bombes . C'est sur les pentes de la cordillère Truong Son que vivaient les Chut , une ethnie un peu sauvage . Lorsque la fureur de la guerre s'intensifia , ils s'enfoncèrent plus profondément dans la forêt tropicale où ils vécurent en totale autarcie , à tel point que l'on ne les retrouva que 10 ans après le cesser-le-feu .
Nous allons ensuite en ville pour chercher un petit resto sympa .Tchin-tchin trouve notre bonheur juste après avoir traversé le pont du Dragon : je ne vous le décris pas ,regardez plutôt les photos , il a de la gueule quand même, non! Nous grimpons au premier étage d'une petite taule où nous commençons par le thé glacé de bienvenu , puis nous buvons l'incontournable pho , aujourd'hui c'est un bouillon de viande assez gras . On nous monte ensuite de petites marmites individuelles de riz accompagnées de boeuf en petits morceaux ou d'un quart de petit poulet caramélisé au miel selon notre choix . A peine sortis de table , nous partons visiter le musée Cham que nous devons au travail des historiens français de l'Ecole d''Extrême Orient . Ce peuple , originaire de Java a importé ses religions , le bouddhiste et l'hindouiste en même temps que sa production artistique . Pendant plus d'une heure nous admirons la riche collection de sculptures qui s'étend sur deux niveaux . Beaucoup de représentation de la déesse Visnu , aussi beaucoup de représentations d'éléphant , mais peu de représentations d'homme , normale pour cette société matriarcale . La salle consacrée aux céramiques et la salle d'exposition des photos des sites ,tels que les historiens français les ont trouvés , retiennent également notre attention .
En sortant de Da Nang , nous longeons six kilomètres de plage où avant, les autochtones pouvaient se baigner . Depuis quelques années ,des promoteurs à la solde des autorités , ont bétonner le littoral pour vendre des appartements , empêchant les vietnamiens de pouvoir se baigner . De l'autre côté de la route , c'est le domaine des tailleurs de pierres : partout sont exposés d'énormes sculptures . Nous nous arrêtons par curiosité chez l'un d'entre eux .En fait, ce sont d'avantage des attrapes-touristes où le mercantilisme est roi . Aussi ,nous écourtons la visite , nous qui croyons assister au travail de véritables artisans !C'est bien dommage de perdre son temps ! Ce sont les carrières de cette région qui fournirent les blocs de marbre du mausolée de l'oncle Ho : ils furent transportés en pleine guerre à dos d'hommes , civils réquisitionnés pour la circonstance et militaires sans distinction .
Une demi heure plus tard nous atteignons Hoï Han où nous commençons par rendre visite au photographe professionnel Rehahn qui s'est spécialisé dans le portrait de femmes âgées de différentes ethnies du Vietnam et de Cuba . Puis nous continuons la traversée de la vieille ville à pieds en empruntant des ruelles très animés . La ville de Hoï Han désertée par sa population il y a quelques décennies à cause du manque de travail a de ce fait était préservée de la modernisation de l'habitat . Résultat il y a quelques années ses vieilles maisons ont attirés les touristes en quête d'authenticité , malheureusement de plus en plus nombreux . Malgré tout il reste des boutiques artisanales qui proposent de la maroquinerie , des lanternes , beaucoup d'atelier de confection en soie . Il faut dire que pendant longtemps la région était spécialisée dans le tissage de la soie . Après quelques errances nous finissons par trouver l'hôtel Thuy Duong , très sympathique avec sa façade de vieille maison décorées de lanternes de soie éclairées . Comme les jours précédents , nous nous retrouvons très vite à la piscine qui est installée dans un patio intérieur entouré de jolis balcons .
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