DIX-HUITIEME JOUR : LE 27 OCTOBRE 2019
















          Aujourd'hui nous devons aller explorer le delta du Mékong pour voir de plus prés à quoi ressemble la mangrove de la Cochinchine . Tchin-tchin nous a expliqué ,il y a quelques jours ,que malgré  l'ancienneté  de prés  d'un demi siècle de la réunification du Vietnam (1974) , il existe encore une certaine animosité entre les deux régions et que lorsque les gens du sud entendent son accent du nord , ils se ferment .Et en réaction , les nordistes appellent les sudistes les "cochon chinois"! Par la même occasion , il nous avait expliqué que  bien qu'Hanoï reste la capitale administrative , Saïgon est la ville la plus entreprenante , la capitale économique , c'est ici qu'il faut s'installer si l'on a envi de faire des affaires .Avec  sa situation géographique  et ses 14 millions d'habitants , c'est une ville jeune , dynamique et très ouverte sur l'avenir . Deux histoires qui les séparent aussi avec la domination chinoise  au nord, et la tutelle khmer au sud . Il a fallu attendre l'arrivée de la dynastie N'guyen au XVIII ème siècle , puis la colonisation des Français de 1882 à 1954 pour essayer d'unir le Tonkin et la Cochinchine . Mais la géographie reste la plus forte avec 1600 km  et aujourd'hui encore , 36 heures de train entre Hanoï et Saïgon . Il parait que 50 pour cent du PIB est fourni par Saïgon alors qu'elle ne dépense que 15 pour cent du budget  national .
















            Nous avons rendez vous avec Tchin-tchin vers 8h30 pour aller à Can Gio située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Saïgon .Il faut tout d'abord affronter la circulation infernale des petites rues du centre pour rejoindre les rive de la rivière Ben Nghe et pouvoir avancer correctement  le long des quais. Puis nous tournons à gauche et nous traversons alors des banlieues assez sordides  ,en  remontant de larges avenues où des bataillons de scooters font la loi dès que nous sommes arrêtés à un feu tricolore ou à une intersection . C'est impressionnant de voir cette mer de casques qui brillent au soleil déjà bien ardent . Après une demi heure de slalom dans la cohue , nous nous mettons à faire la queue au milieu de grandes flaques d'eau . Le chauffeur achète un ticket et nous attendons que la circulation se fluidifie . Nous apprenons qu'en fait nous faisons la queue pour prendre le ferry qui  traverse un des bras principaux du Mékong . Celui-ci se divise en 9 bras ,délimitant un réseau d' îles ,avant de se jeter dans la Mer de Chine . C'est donc sur l'une de ces iles que nous allons découvrir la mangrove . Un quart d'heure plus tard nous grimpons sur le pont supérieur du ferry pour observer les eaux boueuses du grand fleuve qui charrient de nombreuses branches d'arbres .Devant les rives industrialisées ,circulent des péniches chargées de graviers dont le plat-bord effleure la surface ; on peut voir aussi quelques anciennes jonques au mouillage .
















   












      En continuant notre traversée du delta , nous remarquons des haies de tamaris  qui quadrille la plaine , un peu comme chez nous en Camargues .Celle-ci séparent des ensembles de marais salants où des autochtones ,couverts d'un chapeau conique, jouent du râteau . La route joue les toboggans en empruntant une succession de ponts qui enjambent différents bras secondaires du Mékong .Pour finir ,nous roulons un peu plus de deux heures avant d'atteindre un petit village de pêcheurs . Nous restons bloqués  dans la rue principale par la cérémonie d'un mariage : ici ,nous sommes chez le marié et  nous sommes intrigués par  une file d'invités , endimanchés  de la tête aux pieds ,qui attendent sagement en file indienne  à l'extérieur , dans la rue . Les quatre premiers sont célibataires et apportent un cadeau  , souvent au moins une offrande de bétel ,qu'ils vont donner aux quatre jeunes filles qui gardent la porte toute fleurie de la salle de banquet . Après une incontournable séance photos ,nous continuons à traverser le village  à pieds . Partout sur le trottoir des femmes  , armées de grands paniers ,vendent  des crevettes séchées , des coquillages , des poissons frais ou séchés au soleil . C'est très coloré . D'autres vendent des racines de lotus et des châtaignes de mer qu'elles font griller sur un brasero . En avançant jusqu'au bout de la rue , nous tombons sur une digue de pierres le long de laquelle des bateaux de pêcheurs se dandinent au mouillage , toujours peints en bleu ciel avec un oeil dessiné de chaque côté de la proue . Sur le rivage à gauche , sur plusieurs centaines de mètres ,s'alignent des maisons de pêcheur sur pilotis . Nous revenons sur nos pas pour aller visiter un temple bouddhiste , construit au XVIII ème siècle ,à la demande de Gia Long, le premier Empereur de la dynastie N'guyen . Lorsque son père , alors simple seigneur s'est fait renversé , Gia Long a du se sauver dans le sud du Vietnam et a était sauvé d'un naufrage par une baleine . Il a donc fait construire ce temple en remerciement et la baleine est devenue un animal sacré , à tel point que les habitants du village ont ramené le squelette de l'une d' entre-elle , venu s'échouer sur la plage .


            Nous reprenons la voiture pour cette fois aller à  Rung Sac  , voir la mangrove de plus prés . Malgré les mises en garde de Tchin-tchin concernant les singes qui pullulent dans le coin , Gérard se fait voler les lunettes de soleil pourtant attachée avec un cordon .Il faut l'intervention d'un gardien et une poignée de cacahuètes pour récupérer le  butin sans dommage . Nous commençons par aller voir une zone de mangrove où il y a quelques crocodiles . Puis nous nous enfonçons dans les marais en suivant un réseau de passerelles en bois plus ou moins vermoulues . C'est impressionnant de voir tout cet enchevêtrement de racines , dépassant du sol de plus d'un mètres cinquante , avec des bras tentaculaires comme des pieuvres , qui  pataugent dans les eaux boueuses des marigots . Malheureusement l'ombre provoquée par la voûte de verdure réduit la luminosité et ne facilite pas notre travail de photographe . Nous finissons par atteindre la reproduction d'un campement Vietcong avec un ensemble de paillotes sur pilotis reliées par des passerelles en bois . C'est d'ici qu'ils préparaient leurs actions commandos  contre l'armée du sud . La couverture forestière leur fournissait un excellent abri contre les bombardements américains .Des mannequins portant l'uniforme kaki relevé du fameux foulard à carreaux noir et blanc donnent une petite idée des silhouettes que leurs adversaires pouvaient voir  . Nous en voyons deux occupés à scier une bombe américaine non éclatée , afin de récupérer la poudre explosive pour en faire des mines  . Par chance ,c'est en vedette que nous faisons le retour, car la marche sur ces frêles passerelles et avec la chaleur et l'humidité ambiante n'est vraiment pas drôle . Nous n'avons pas la résistance des Vietcongs !! Leur vie devait être un enfer dans ces marigots avec de l'eau jusqu'au ventre parmi les serpents et les crocodiles .




            Il est 13h30 lorsque nous récupérons les 4x4 pour trouver une petite taule de pêcheurs un peu plus loin , au bord du Mékong ; à la demande de Tchin-tchin ceux-ci nous improvisent une fondue de poissons accompagnée de  crabes . Le temps de dégommer une bière, nos cuisiniers improvisés nous installent deux marmites contenant un bouillon de poissons sur des réchauds . Il faut plonger des liserons d'eau , des fleurs et des tiges d'un végétal inconnu pour les faire cuire . Puis dans un bol, nous devons mélanger des pattes de riz avec les morceaux de poissons ,la chair des crabes et les légumes enfin cuit dans le bouillon . Il n'y a plus qu' à assaisonner avec une sauce au piment , du sel et du citron vert . Le résultat  , bien que peu engageant au départ , se révèle excellent ,puisque nous y retournons une seconde fois . Dommage que le bol et les baguettes ne soient pas forcément les instruments les mieux adapter pour manger ce genre de plat .




            La route du retour nous parait plus courte ; il faut dire que la queue de cette après midi pour prendre le ferry n'a rien à voir avec celle de ce matin . Nous avons la surprise de constater que Saïgon a été inondée par une violente pluie pendant notre absence ; dans certaines avenues des faubourgs , nous voyons des autochtones avec de l'eau jusqu'au genoux . Revenus dans le centre nous faisons un saut jusqu'à la cathédrale construite par les Français en 1877 avec des briques roses venant de Marseille qui ont parait-il la propriété de ne pas se couvrir de mousse . C'est vrai qu'elle est comme neuve et quelle a une certaine allure avec ses deux clochers . Dommage qu'un échafaudage en défigure le corps ! Nous continuons notre exploration du centre par celle de la poste , construite selon les plans de Gustave Eiffel en 1886 . On y retrouve l'incontournable charpente métallique , un plan de Saïgon , un autre des lignes télégraphiques de Cochinchine et du Cambodge et bien entendu un grand portrait de l'oncle Ho avec sa barbiche . En sortant nous voit à gauche un bâtiment moderne qui abrite la bourse .Comme l'obscurité commence à tomber , nous rentrons à l'hôtel pour prendre un peu de repos après le bain de sueur de la journée .Le soir nous sortons manger dans un resto à proximité de l'hôtel spécialisé dans la bière pression où on nous sert une magnifique assiette de 10 gambas .















Commentaires

  1. En faite, on était chez la mariée car les garçon viennent chez elle pour donner des offrandes

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